La confiance en la démocratie est en baisse depuis huit ans, selon un rapport mondial

Un phénomène bien présent en Europe, selon le rapport mondial sur l'état de la démocratie.

Pour Sam van der Staak, directeur de l'Europe régionale pour IDEA la polarisation de la politique est l'un des problèmes en Europe. Il explique qu'"Il y a des pays qui ont fait l'actualité, mais aussi beaucoup de pays que, de l'extérieur, on ne soupçonnerait pas. Des pays comme la Grèce et la Bulgarie, l'Espagne et le Portugal, les Pays-Bas et, en dehors de l'UE, le Royaume-Uni, sont encore des démocraties très saines et fonctionnelles. Mais on constate que dans certaines parties du système, les choses se fissurent. Et cela est souvent dû au fait que la politique exerce une forte pression sur le fonctionnement de la démocratie. La polarisation est plus forte. Les partis politiques font davantage pression pour que les choses changent. Et bien sûr, de nombreux citoyens sont mécontents de la manière dont la démocratie répond à leurs préoccupations quotidiennes."

Mais tout n'est pas négatif en Europe.

Pour Sam van der Staak, l'amélioration de la situation dans les pays d'Europe centrale et orientale comble le fossé entre les vieilles démocraties bien établies et les nouvelles, contribuant ainsi au rapprochement de l'Europe.

Le rapport sur l'état de la démocratie identifie toutefois deux causes principales pour expliquer la perte de crédibilité de la politique.

"Nous l'avons vu dans des pays comme la France, l'Espagne, les Pays-Bas, la Bulgarie, dans toute l'Europe, il y a eu des votes pour les extrêmes qui, après les élections, sont restés en dehors du pouvoir. Les gens se demandent alors pourquoi aller voter. Il y a aussi la pression de l'extérieur. Nous constatons que des forces telles que la Russie, mais aussi d'autres puissances autoritaires, tentent d'abuser de cette faiblesse pour susciter encore plus de mécontentement. Il y a donc une pression de l'extérieur par le biais de la désinformation, des cyberattaques sur les élections, des financements étrangers, dont l'Europe se rend compte aujourd'hui.", explique le directeur de l'Europe régionale pour IDEA.

Selon lui, les élections dans le monde sont une source d'inquiétude : il y a 10 % d'électeurs en moins qu'il y a 15 ans et, dans 20 % des cas, le candidat perdant n'accepte pas le résultat.