Les confessions d'une auteure fantastique

Les confessions d'une auteure fantastique

Mélanie Fazi publie un texte autobiographique d'une rare sincérité qui retrace le cheminement personnel d'une femme en décalage avec la pression sociétale de l'injonction amoureuse et sexuelle et signe une apologie du genre de l'imaginaire.

C’est un livre infiniment personnel. Pas vraiment un essai, plutôt de la non-fiction comme disent les Anglo-Saxons. Mélanie Fazi, écrivaine française de fantastique et traductrice, publie ce titre inclassable chez Dystopia. Il prend son sens dans cette chronique pour ce qu’il dit de l’acte d’écrire en écho à ce que l’on est.

Le 26 juin 2017, Mélanie Fazi poste un billet sur son blog, écrit d’une traite un samedi au réveil. Pour une fois, raconte cette auteure de deux romans et de nombreuses nouvelles, la fiction ne suffisait pas. Vivre sans étiquette, était-ce titré. C’était une forme de coming out, un dévoilement kamikaze. Il lui fallait pousser davantage les murs, continuer à muer. Son post avait suscité de nombreuses réactions bienveillantes.

Elle s’est ensuite attelée à produire plus affirmé et plus étoffé. Ce livre. Il parle de ce que c’est que de se sentir différente sous le regard des autres et des injonctions de la société. Il parle de l’absence d'«une pulsion considérée comme la chose la plus universelle et la plus banale au monde. Celle qui pousse à chercher un partenaire, à désirer la vie de couple, les relations charnelles, celle qui incite à fonder une famille. La recherche de l’âme sœur, si vous voulez.» Nous qui n’existons pas est une confession sans artifices, d’une sincérité touchante et porté par le désir d’aller jusqu’au bout de la décision d’assumer son attirance pour les femmes, et son asexuation.

Jeune, elle se sentait déjà en décalage, peu concernée par les jacasseries des autres sur les histoires d’amour, la drague, etc. Ce récit autobiographique, qui peut à première vue s’apparenter aux confidences du courrier des lecteurs dans certains magazines, propose en réalité une vision sur le rôle (...)

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