A Conakry, la «grande marche pacifique» de l'opposition noyée sous les lacrymogènes

Des heurts entre manifestants et policiers, le 22 mars à Conakry.

La manifestation, une nouvelle fois réprimée, vient conclure une semaine de protestations «ordinaires» dans la capitale guinéenne pour contester les résultats des élections locales.

«Aujourd’hui, ça risque de chauffer un peu.» Au QG de Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), premier parti d’opposition, on se rend à l’évidence jeudi matin. Le déploiement des forces de police et de gendarmerie au rond-point de la Tannerie est impressionnant. C’est de là, au cœur de la capitale guinéenne, que doit partir un peu plus tard la marche pacifique lancée par 16 partis d’opposition. La veille au soir, au JT de la télévision publique, le gouverneur de Conakry a annoncé qu’il s’opposait finalement à cet itinéraire. Alors, forcément, la petite assemblée tergiverse. Mais pas longtemps. D’un coup, le cortège se met en branle.

«Nous n’acceptons pas.» Chez Cellou Dalein Diallo, la formule est redondante, énoncée avec un indéfectible sourire. Depuis plus d’un mois, l’opposition conteste les résultats des élections locales du 4 février, organisées avec huit ans de retard et arrachées après des mois de pression dans la rue. Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, parti au pouvoir) a été annoncé vainqueur. «Mais il a perdu dans les urnes. Nous avons les procès-verbaux de tous les bureaux de vote de Conakry [remporté par l’opposition, ndlr], Dubreka et Kindia. Nous avons les preuves irréfutables des irrégularités. Nous réclamons la publication des vrais résultats», martèle l’ancien Premier ministre. Et de préciser : «On est allé voir les religieux, on a alerté la société civile, la presse. On est allé au tribunal. On n’a pas commencé par la rue.»

Voilà donc la rue de Conakry investie par une noria de 4x4 et de motos fonçant sur la route Le-Prince, dans un tonitruant concert de sirènes et de klaxons. L’autre voie de cette large avenue, habituellement asphyxiée par le trafic, est déserte. Quelques quidams observent, hagards, ce défilé de plusieurs (...)

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