La Première ministre qui a eu utilisé cet article de la Constitution pour faire adopter sans vote la retraite à 64 ans s'est défendu après les nombreuses critiques.

Tenter le service après-vente après une journée chaotique à l'Assemblée nationale. Élisabeth Borne a actionné ce jeudi le 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites, un échec pour la Première ministre, qui avait assuré mardi qu'une "majorité existait".

"C'est une décision collective en constatant qu'on ne pouvait pas jouer une réforme essentielle en stipulant sur des éventuels changements de position de députés de l'opposition", a assumé la locataire de Matignon sur TF1.

"La meilleure proposition qu'on peut faire"

Le gouvernement a beau avoir assuré jusqu'au dernier moment vouloir aller au vote, il a fini par dégainer cette cartouche constitutionnel, sans garantie d'avoir assez de voix dans l'hémicycle pour la retraite à 64 ans. "Le compte n'y était pas", a-t-elle ajouté.

"Ce texte est la meilleure proposition qu'on peut faire", a encore avancé Élisabeth Borne, après un compromis en commission mixte paritaire ce mercredi soir puis un vote du Sénat ce jeudi matin

La méthode est cependant jugée désastreuse par les oppositions mais aussi par le propre camp de la majorité présidentielle, après des semaines de bras de fer avec la gauche au Parlement et les syndicats dans la rue.

"Chercher des compromis"

La Première ministre va désormais devoir affronter plusieurs motions de censure dont une transpartisane qui pourrait faire largement le plein, même si son adoption reste pour l'instant très hypothétique. En cas d'adoption, la sexagénaire serait renversée tout comme son gouvernement. Mais pas de quoi nourrir de regrets à l'en croire ni sur la méthode ni sur le fond.

"Je reste convaincue que c'est en cherchant des compromis, en écoutant les groupes parlementaires qui veulent bien discuter qu'on peut proposer les meilleures solutions pour les Français", a encore jugé la cheffe du gouvernement.

Reste désormais à Élisabeth Borne à trouver une sortie de crise. L'intersyndicale appelle à une huitième journée de mobilisation ce jeudi tandis que des milliers de personnes ont manifesté place de la Concorde après l'annonce du 49.3.

Article original publié sur BFMTV.com

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