Communautarisme : le grand secret de l'hôpital

"C'est un grand tabou dans les hôpitaux." Eric Poulliat, député LREM de Gironde, est arrivé à cette conclusion lors des auditions menées il y a un an dans le cadre d'une mission d'information parlementaire sur "les services publics face à la radicalisation". Il dit avoir constaté que "la culture du secret médical confinait les problèmes de communautarisme au sein des établissements hospitaliers". "Les soignants s'adaptent aux demandes des patients car l'urgence est de sauver des vies, assure-t-il. Il n'y a aucune remontée d'information."

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J'ai demandé il y a deux ans qui était mon référent, j'attends toujours

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La gynécologue Ghada Hatem ne partage pas cet avis. "Il y a deux mois, j'ai par exemple participé à un colloque sur la laïcité à l'hôpital en présence de directeurs d'établissement", témoigne celle qui exerce à l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elle confirme en revanche que certains faits interrogent la vie en commun : ici un spécialiste souhaite porter des manches longues, là un autre refuse de travailler tel ou tel jour.

La circulaire du 2 février 2005 fait "obligation de neutralité" aux agents du service public et les patients, eux, sont tenus de ne pas "porter atteinte au fonctionnement régulier du service". Au sein des agences régionales de santé, des référents radicalisation ont été désignés. Mais, de l'avis général, le dispositif n'est pas fonctionnel. "J'ai demandé il y a deux ans qui était mon référent, témoigne la gynécologue, j'attend...


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