La commission mixte paritaire vote l'article 7 sur le recul de l'âge de départ en retraite à 64 ans
Les tractations se sont accélérées sur le projet de réforme des retraites ce mercredi en commission mixte paritaire au Parlement : sans surprise, le point le plus sensible sur le recul de l'âge de départ à 64 ans a été validé. Les sept députés et les sept sénateurs ont adopté le fameux article 7, ont signalé des parlementaires.
Un accord indispensable (et probable) avant un nouveau vote
Un accord global sur le texte en commission mixte paritaire est indispensable en ce qu'il est la condition d'un vote final, à haut risque pour l'exécutif, jeudi au Sénat et surtout à l'Assemblée nationale. Un accord est probable en commission car les macronistes et la droite y sont majoritaires.
Les travaux de la commission mixte paritaire s'inscrivent par ailleurs sur fond de huitième journée de mobilisation nationale contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, ce même mercredi.
Si la commission mixte paritaire parvient bien à harmoniser les versions des sénateurs et des députés, le texte sera donc soumis jeudi matin au Sénat, dominé par la droite, qui le validera une dernière fois. Mais le suspense demeure sur le vote qui doit suivre dans l'après-midi à l'Assemblée nationale avec les divisions qui perdurent chez Les Républicains. Ces doutes laissent planer la possibilité que le gouvernement déclenche l'article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption sans vote.
La gauche fustige le vote de la commission
Avant même les difficultés de cet éventuel scrutin, les oppositions ont dénoncé le vote de l'article 7 par la commission. Du côté de la gauche, c'est d'abord Mathilde Panot, députée élue dans le Val-de-Marne et présidente du groupe de la France insoumise à l'Assemblée nationale, qui s'est indignée sur Twitter:
"L'article 7 qui reporte l'âge de départ à 64 ans est adopté en CMP, avec la complicité des LR. 10 parlementaires votent à huis-clos 2 ans ferme pour l'ensemble de la population. N'oubliez-pas : ils ne sont que 10... et nous sommes des millions!"
Sa consoeur de l'Essonne, Farida Amrani, l'a épaulée.
"La minorité présidentielle et leurs marche-pieds LR se sont alliés pour condamner le peuple à 2 ans de travail supplémentaire. Vote à l'Assemblée nationale, motion référendaire, motion de rejet, motion de censure : Nous utiliserons tous les moyens nécessaires", a-t-elle tweeté.
Toujours à la Nupes, cette fois chez les écologistes, Sandrine Rousseau a renvoyé un écho similaire. "A l’heure où le Start Up model s’effondre sur les marchés, la CMP vient d’adopter l’article 7 pour poursuivre dans le modèle libéral et destructeur. Toujours plus fort, toujours plus vite dans le mur", a-t-elle posté.
Colère au RN
L'extrême droite parlementaire a elle aussi dit sa colère. Thomas Ménagé, député élu dans le Loiret et porte-parole du groupe du Rassemblement national, a lui aussi publié sur Twitter.
"Le report de l'âge légal de départ à la retraite vient d'être entériné par les députés et sénateurs LREM et LR. Alors que 70% des Français y sont opposés, 70% de la CMP est composée de ceux qui soutiennent ce report : ils en répondront devant les électeurs!" a-t-il averti.