La Commission européenne propose de nouvelles mesures contre le Bélarus

La Commission européenne veut sanctionner à nouveau le Bélarus. L'institution propose de suspendre certaines dispositions de l'accord avec Minsk qui facilite l'octroi de visas. Cette mesure vise en particulier les fonctionnaires du régime d'Alexandre Loukachenko.

L'UE accuse le Bélarus d'organiser le transfert de migrants vers plusieurs pays membres et de tirer un profit financier de cette situation. "Il semblerait que cela coûte au moins 10 000 euros pour arriver ou même pour être poussé vers l'UE", explique la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures Ylva Johansson.

La situation devient critique le long de la frontière entre la Pologne et le Bélarus. Cinq personnes auraient perdu la vie, à cela s'ajoutent des accusations de refoulements illégaux. Varsovie interdit aux journalistes et aux ONG de se rendre sur place. La société civile souligne pour sa part que la Pologne refuse d'accorder l'asile aux migrants en détresse.

L’avocate polonaise Marta Górczyńska explique que les demandeurs d'asile sont souvent renvoyés à plusieurs reprises par les autorités polonaises et bélarusses. Ils sont perdus en pleine forêt "dans des conditions difficiles : les températures sont basses, ils n'ont pas de quoi se nourrir, ils n'ont pas de toit, pas de vêtements adaptés. Lorsque nous retrouvons ces personnes elles sont totalement désemparées", précise-t-elle.

Une rencontre est prévue jeudi à Varsovie entre la Commissaire aux Affaires intérieures et le ministre polonais de l'Intérieur. Pour le moment la responsable suédoise refuse de condamner les refoulements mais elle répète qu'il faut avant tout respecter les valeurs européennes et le droit international.