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Blue Monday : comment lutter contre la dépression saisonnière ? Les conseils d'un psychiatre

Ce lundi c'est le Blue Monday, jour qui serait le plus déprimant de l’année notamment à cause de la météo qui influe sur le moral, au point de créer des dépressions saisonnières. Découvrez quelques astuces pour lutter contre ce fléau.

La dépression saisonnière concerne surtout les femmes.

Ce jour de Blue Monday, soi-disant le jour plus déprimant de l'année, est l'occasion de se pencher sur une maladie qui touche de nombreuses personnes : la dépression saisonnière. Également appelée trouble affectif saisonnier (Tas), il s'agit d'une dépression liée au changement de saison et plus précisément au manque de lumière naturelle. Pour parler de dépression saisonnière, elle doit apparaître au moins deux années consécutives durant la période sombre, c'est-à-dire de l'automne jusqu'à l'hiver.

Différente du "blues hivernal"

Il ne faut pas confondre la dépression saisonnière et le blues hivernal. Ce dernier touche 10% de la population alors que le Tas qui touche 2 à 4% de la population, dont 75% de femmes, et se caractérise par de la tristesse, un besoin de dormir, un besoin de manger et donc d'une prise de poids, un gros manque d'envie et d'énergie, des problèmes de concentration et peut même aller jusqu'à des envies suicidaires.

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Florian Ferreri, psychiatre et psychothérapeute, nous expliquait qu'il fallait bien différencier les deux syndromes : "La dépression saisonnière est un cran au dessus. On les différencie grâce à l'intensité mais également aux nombres de jours consécutifs. Quand on est en dépression saisonnière on a un besoin de sommeil majoré, on prend du poids et il y a une pénibilité à faire les choses. Alors qu'une personne avec un blues hivernal va réussir à profiter de certains moments de la journée, quand il va voir un film au cinéma par exemple".

La lumière, meilleur remède

L'exposition à la lumière est une méthode efficace pour lutter contre la dépression saisonnière. "Il faut sortir et continuer à le faire tous les jours dès le mois de septembre", conseille le docteur Florian Ferreri. Mais parfois, la lumière naturelle en automne ou en hiver est insuffisante, il ne faut donc pas hésiter à avoir recours à la lumière artificielle. "La luminothérapie est très bien. Il y a des centres qui en font, mais il est également possible d'acheter un matériel adapté soi-même. Il s'agit d'une lumière avec une intensité très forte et il faut s'exposer 30 minutes par jour devant celle-ci, de préférence le matin. C’est une lumière très puissante mais qui n'abime pas la rétine, et elle est très efficace contre la dépression saisonnière."

Alimentation saine et vitamine D

Comme pour lutter contre toutes les maladies, l'hygiène de vie est très importante, souligne le psychiatre et maître de conférence des universités à l'Université Pierre et Marie Curie de Paris : "Même si on a moins d'énergie, il faut faire du sport. L'alimentation est également importante, il faut manger le plus équilibré possible et éviter les aliments trop riches en graisse, même si en période de fêtes et de froid on a tendance à manger des aliments riches en graisses saturées. Il faut également penser à prendre de la vitamine D. Elle est synthétisée grâce à la lumière du soleil, ce qui fait que généralement, on en manque en hiver”, recommande le psychothérapeute.

Les anti-dépresseurs envisageables

En cas de sévère dépression saisonnière, il ne faut pas hésiter à aller consulter, car elle peut avoir des conséquences graves nous prévenait le docteur Ferreri : "Si on n'arrive plus à travailler ni à faire ses activités quotidiennes, le traitement anti-dépresseur peut s'imposer, surtout si ça revient chaque année. Il peut également y avoir des conséquences dans le couple à cause d'un désinvestissement, d'une baisse de la libido ou tout simplement d'un manque d'enthousiasme général. C’est pourquoi il faut se soigner dès l’hiver et ne pas attendre en se disant que ça passera au printemps".

Il est donc très important de ne pas prendre la dépression saisonnière à la légère et d'aller consulter, d'autant plus en cette période de pandémie, car cette maladie se soigne facilement.

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