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Comment fonctionne le Giec ?

La Giec est composé de 195 Etats (crédit : REUTERS/Jason Lee)
La Giec est composé de 195 Etats (crédit : REUTERS/Jason Lee)

Le Giec a publié son sixième et dernier rapport sur le réchauffement climatique ce lundi. Voici les informations à connaître sur cette instance scientifique dédiée au climat.

Il est encore temps d’agir, mais la fenêtre “d'opportunité pour garantir un avenir vivable et durable pour tous, (...) se ferme rapidement”. C’est le constat dressé par le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dans son dernier rapport publié lundi.

VIDÉO - Rapport du Giec : la synthèse choc de l'urgence climatique

Le document, fruit de huit années de travail, résume notamment l’état des connaissances du changement climatique, ses impacts et les possibilités de limiter les risques. Dans la synthèse rédigée à destination des “décideurs”, on peut lire que la Terre s’est déjà réchauffée de 1,1°C depuis l’ère industrielle, que chaque fraction de degré supplémentaire menace les écosystèmes, que les plus touchés sont aussi ceux qui ont, historiquement, le moins contribué au réchauffement climatique et que les actions et engagements actuels sont “insuffisants”. Mais comment fonctionne le Giec et pourquoi ses travaux sont-ils aussi importants ?

Pourquoi le Giec a-t-il été créé ?

Le Giec a été créé en 1988 par deux institutions des Nations unies, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), après la mise en évidence de l’impact humain sur le changement climatique dans divers travaux. “Pendant longtemps, on a en effet pensé que l’influence des hommes sur le climat était négligeable en comparaison des phénomènes naturels, comme l’activité solaire", rappelle Serge Planton, responsable de l’unité de recherche climatique au centre de recherches de Météo-France, dans un document.

La mission du Giec n’est pas de mener de nouvelles recherches sur le changement climatique, mais de rassembler, d’évaluer et de synthétiser les informations existantes dans le monde entier. Une sorte de revue de presse simplifiée. L'instance en rend ensuite compte aux décideurs politiques et économiques, qui peuvent ajuster leurs décisions en fonction de l'état des connaissances et des scénarios d'évolution.

Qui compose le Giec ?

Le Giec est ouvert à tous les pays membres de l’OMM et du PNUE. Il compte actuellement 195 membres, soit la quasi-totalité des pays du monde. Son organe suprême est l’assemblée générale qui définit le programme de travail du prochain rapport. Les représentants des gouvernements qui y siègent se réunissent une à deux fois par an pour prendre les grandes décisions, par consensus. Chaque membre dispose d’une voix, peu importe la taille du pays.

Le bureau est l’organe exécutif du Giec. Il s'occupe de la gestion et est composé de 36 scientifiques élus par l’assemblée plénière pour un mandat de cinq à sept ans. Cela correspond à la durée de travail d’un rapport. Le prochain bureau, actuellement présidé par le chercheur coréen Hoesung Lee, sera donc prochainement élu. Trois groupes différents sont chargés de conduire les travaux et une équipe spéciale développe et améliore un guide méthodologique pour le suivi des émissions de gaz à effet de serre. Les scientifiques qui composent ces groupes de travail s’engagent bénévolement (environ huit mois d’équivalent temps plein répartis sur trois ans).

Comment est financé le Giec ?

Le budget annuel du Giec est de 6 millions d’euros. Chaque État-membre peut y contribuer volontairement. La France, par exemple, contribue à hauteur de 1 million d’euros, alimenté par les ministères de la Transition écologique, des Affaires étrangères et de la Recherche, détaille le gouvernement.

Les rapports du Giec sont-ils indépendants ?

L’objectif des publications du Giec est de proposer une synthèse des connaissances scientifiques actuelles en fonction de travaux déjà réalisés et validés par la communauté scientifique. De plus, les résultats inscrits dans la synthèse du Giec sont le fruit de débats contradictoires entre les experts venant de tous les pays. On peut donc considérer leurs travaux fiables.

Si les États-membres participent au processus, ils n’interviennent que lors de la phase finale : tous les rapports du Giec doivent être approuvés en assemblée plénière. Pour être estampillé “rapport du Giec”, le document publié ce lundi a donc été approuvé à l’unanimité par les 195 pays représentés.

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