"Comment être câlin quand on porte un masque ?" : les clubs libertins à l'épreuve de la distanciation sociale

Le Cercle Rouge et sa cage dorée (crédits Cercle Rouge)
Le Cercle Rouge et sa cage dorée (crédits Cercle Rouge)

Parmi les établissements particulièrement touchés par la crise du Covid-19 et les mesures sanitaires liées, il y a les clubs libertins. France Bleu Vienne est allé enquêté au Cercle Rouge, à quelques heures de sa réouverture.

Quatre mois que le Cercle Rouge était fermé. Pour Roberto, Patricia et leurs clients, le temps commençait à être long, très long. Alors, ce soir pour la réouverture, ils vont faire monter la température : enfin le club libertin de Cloué, au sud de Poitiers, rouvre ses portes ! Mais comment respecter les règles de distanciation sociale ? France Bleu Vienne est allé interroger les propriétaires du club. Qui l’assurent : ils prendront la température à l’entrée, plutôt qu’à la sortie.

S’amuser en petits groupes

“Ça va être gênant, surtout dans les rapports entre les gens : comment être câlin quand on porte un masque ?” s’interroge Roberto Di Rico, dit Bijou, le gérant du Cercle Rouge. "Nous allons rouvrir en mode bar-lounge, sans piste de danse, et sans la partie piscine et balnéo" précise-t-il, sans avoir oublié de désinfecter les banquettes rouges et la grande cage en métal. Autre changement : les groupes de plus de dix personnes seront interdits.

De là à respecter scrupuleusement la distanciation physique ? Ce n’est pas exactement la philosophie de la maison. Alors, même si “ça va être compliqué”, Patricia Di Rico, alias Patou, préfère retenir le positif : “Certes, ça ne va pas s'amuser de la même manière mais tout le monde va se conformer aux règles." Ce qu’au-delà du ludique, le Cercle Rouge poursuit une mission importante. “Je ne vais pas dire qu'on fait du social mais un petit peu quand même. Il y a énormément de femmes et d'hommes qui, suite à un divorce ou un décès, ne savent plus comment faire pour rencontrer d'autres personnes, donc ça permet de remettre le pied à l'étrier d'une vie sociale sexuelle."

Le moral sans les chaussettes

Quant aux propriétaires, qui considèrent leurs client “comme une deuxième famille”, la réouverture va permettre de se remettre dans le droit chemin comptable. Pour eux comme pour tous les restaurants, bars ou discothèques, la période a été rude. Financièrement, mais pas seulement : “On a besoin de revoir des gens” reprend Patou. “Rester enfermés pendant trois mois sans voir personne, c'est un peu démoralisant."