Comic Con Paris : rencontre avec Jean-Luc François, le réalisateur des "Mystérieuses cités d'or" sur TF1

Depuis ce jeudi 20 octobre, TF1 diffuse tous les matins à 9h55, dans TFOU, la saison 3 inédite très attendue du dessin animé Les Mystérieuses cités d'or, composée de 26 épisodes de 23 minutes chacun. La série avait fait son grand retour en 2012 sur TF1, trente ans après la diffusion de la première saison (ou "série originale") sur Antenne 2, et face au succès rencontré par la saison 2, il n'est donc pas étonnant de retrouver Esteban, Zia, Tao, Mendoza et Pichu pour de nouvelles aventures, qui vont cette fois-ci les emmener notamment au Japon (un joli clin d'œil à la saison 1 de 1982, co-produite à l'époque par la France et le Japon).

Présent ce week-end au Comic Con Paris, le réalisateur Jean-Luc François, qui œuvre sur la série depuis sa renaissance en 2012, a répondu à nos questions, après avoir présenté en avant-première au public présent les épisodes 8 et 9 de la saison 3, "Quand tombe le masque" et "Le Thallios", qui seront diffusés cette semaine sur TF1 et qui, sans trop en dire, changent considérablement le cours de l'intrigue pour Esteban et ses amis grâce à une grosse révélation.

AlloCiné : Au moment de vous lancer dans l'aventure des "Mystérieuses cités d'or", 30 ans après la saison d'origine, avez-vous un temps envisagé de proposer plutôt un reboot/remake de la série de 1982, ou vous êtes-vous tout de suite arrêté sur l'idée d'une suite ?

Jean-Luc François : Je crois qu'on ne s'est même pas posé la question d'un remake. L'envie de faire une suite a tout de suite été là, comme une évidence. À la fin de la saison 1, ils se disent au revoir et se donnent rendez-vous à Barcelone, dans la taverne de Rico. Et on est donc reparti sur cette base-là, avec les deux premiers épisodes de la saison 2 qui se passent à Barcelone, avant le départ pour la Chine qui, avec ses décors magnifiques, était le lieu idéal pour une suite des Mystérieuses cités d'or.

La saison 3 est diffusée depuis jeudi sur TF1. Que pouvez-vous révéler sur cette nouvelle salve d'épisodes ?

C'est compliqué de parler de la saison 3 sans gâcher le plaisir de découverte des téléspectateurs, car il y a des surprise dans pratiquement chaque épisode. Ce que je peux dire, c'est que les épisodes 8 et 9 [projetés dimanche au Comic Con, ndlr] sont des épisodes charnières, des épisodes clés de la série. On découvre plein de choses. Et sinon, je peux vous dire qu'on a une première surprise avec le retour de Gaspard, un personnage de la saison 1, et qu'on aura un autre clin d'œil à la première saison à partir de l'épisode 13. Un clin d'œil féminin.


Gaspard, personnage marquant de la saison 1, fait son retour cette année dans "Les Mystérieuses cités d'or"

Est-ce que cela n'a pas été compliqué de rendre accessible la série au jeune public actuel, qui n'a probablement jamais vu la première saison qui date de 30 ans ?

Pas tant que ça en fait. Au niveau des références à la saison 1, on a mis juste ce qu'il faut de clins d'oeil je pense, pour que ce soit sympa pour les téléspectateurs de l'époque, mais que ce ne soit pas lourdingue. (...) Et après, en terme de ce qu'on peut montrer ou non, il n'y a pas vraiment de censure. Il faut juste qu'on fasse attention. Il y a des manières de mettre en scène qui ont changé. Mais je pense que la première saison était déjà faite pour des enfants. Il y a juste le niveau de violence qui a changé en 30 ans. Je me souviens, dans la saison 1, il y avait une séquence, à chaque fois que je la vois, je me dis "Wow". C'est quand le prophète voyageur monte les escaliers et qu'il se fait poignarder. C'est vraiment le genre de choses que l'on ne pourrait plus faire aujourd'hui dans un dessin animé pour enfants.

Y a-t-il un personnage de la série que vous préférez, sur lequel vous adorez travailler ?

C'est un peu comme si vous demandiez à un père lequel de ses enfants il préfère (rires). Les personnages, je les aime tous. Mais je dois avouer que j'aime beaucoup le nouveau Gaspard qu'on a fait. Il est vraiment génial à mettre en scène. Il y a aussi un nouveau personnage qui va arriver dans l'épisode 13 de la saison 3, que j'aime vraiment. Et puis évidemment, Sancho et Pedro me font beaucoup marrer. (...) Les 3 enfants me font craquer aussi, pour des raisons complètement différentes. Esteban je l'adore, je le trouve mignon comme tout. Zia a pris de l'indépendance. C'est un personnage qui a beaucoup plus d'épaisseur par rapport à la saison 1. Et j'adore les nouvelles voix que l'on a faites pour eux.

Oui, au fond je les aime vraiment tous. Même les seconds-rôles. Par exemple sur la nouvelle saison, j'adore Yoshi, qui est vraiment un hommage qu'on a voulu faire à Miyazaki, qui venait juste de partir à la retraite. Vous lui rajoutez des lunettes, et on dirait vraiment Miyazaki (rires) ! Et bien même avec ce personnage-là, plus secondaire, on s'est amusé, à la mise en scène et à l'enregistrement des voix.


Une saison 4 est-elle déjà prévue ?

Dès le départ, le projet était de faire 3 saisons. Donc on veut vraiment essayer de boucler tout ça avec une saison 4, pour qu'on comprenne pourquoi Esteban et Zia sont des enfants élus, pourquoi le peuple Mu, pourquoi les Atlantes... Donc on attend d'avoir les audiences de la saison 3, on attend de voir si ces nouveaux épisodes marchent aussi bien que les précédents, et si ça le fait, j'espère que TF1 commandera la dernière. Sinon il faudra encore attendre 30 ans (rires), et je ne sais pas si j'aurai encore la pêche !

Avez vous d'autres projets dont vous pouvez nous parler ?

Évidemment on continue de travailler sur les arches narratives des Mystérieuses cités d'or, pour cette éventuelle quatrième et dernière saison. Et sinon, je travaille en ce moment sur le développement, pour Canal +, d'une série animée qui s'appelle Arthur et les enfants de la Table ronde et qui sera centrée sur la jeunesse d'Arthur avant qu'il devienne le fameux roi que l'on connaît. Il est à l'école des apprentis chevaliers, avec Merlin qui surveille tout ça de très près.

Propos recueillis le 23 octobre 2016 dans le cadre du Comic Con Paris, à la Grande Halle de la Villette.