Combats dans la vieille ville de Mossoul, l'offensive dans son 7e mois

MOSSOUL/BAGDAD (Reuters) - Les forces irakiennes ont gagné du terrain lundi lors de combats dans la vieille ville de Mossoul, où les opérations pour reprendre aux djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) leur "capitale" irakienne sont entrées dans leur septième mois, a déclaré un porte-parole de l'armée. Une épaisse fumée noire s'élevait de la vieille ville, aux abords de la grande mosquée Al Nouri, où le chef de l'EI, Abou Bakr al Baghdadi, a proclamé un "califat" s'étendant sur des régions entières d'Irak et de Syrie, après la chute de la ville en juin 2014. Des fusillades et des tirs de mortier étaient entendus lundi dans les quartiers de la vieille ville, situés dans la partie ouest de cette ville divisée en deux par le Tigre. Les forces de la police fédérale ont déclaré à Reuters être "engagées dans des combats difficiles, maison après maison, pour déloger les combattants de l'EI". Des drones sont largement utilisés pour localiser les djihadistes et les frapper. Le progrès des forces irakiennes est ralenti par la présence de 400.000 habitants, soit un quart de la population de Mossoul avant la guerre, dans les quartiers toujours sous le contrôle des djihadistes. Plus de 327.000 civils ont fui les combats depuis le déclenchement de l'offensive contre la ville le 17 octobre. "Les civils, dans Mossoul, sont exposés à des risques incroyables, terrifiants", a déclaré Lise Grande, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Irak. "Ils essuient des tirs, sans compter les barrages d'artillerie, des familles manquent de fournitures, les médicaments sont rares et l'eau est coupée", a-t-elle ajouté. "Mossoul nous accule à nos limites opérationnelles", continue Lise Grande. Les djihadistes sont encerclés désormais dans le quartier nord-ouest, qui comprend la vieille ville historique. Ils résistent par des tirs de mortiers, des fusillades. Dimanche, la police a fait état d'une attaque au gaz toxique contre ses forces, qui n'a pas fait de morts. De plus, les djihadistes commettent de plus en plus d'attaques à la moto suicide, a ajouté la police irakienne. Les ruelles de la vieille ville rendent difficile le passage de véhicules blindés ou de chars, côté armée, et empêchent l'utilisation de voitures piégées par les djihadistes. (Ulf Laessing et Ahmed Rachid; Eric Faye pour le service français)