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"Combatif", "très lucide", "fragilisé"... Les confidences de Damien Abad, visé par une enquête pour tentative de viol

Damien Abad au Palais-Bourbon  - Ludovic Marin
Damien Abad au Palais-Bourbon - Ludovic Marin

Le dépôt d'une plainte pour tentative de viol a été suivi de l'ouverture d'une enquête par le Parquet de Paris. Cette dernière a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne. Au total, trois femmes accusent publiquement Damien Abad de viol ou de tentative de viol. Deux premières plaintes avaient été classées sans suite.

Le ministre dément fermement des "accusations mensongères et scandaleuses" et a annoncé qu'il allait porter plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse. Dans un premier temps, il va être entendu par la justice et pourra être confronté à la plaignante. À BFMTV, Damien Abad a confié avoir "totalement anticipé" cette procédure judiciaire et s'est dit "combatif".

"Il est prêt à défendre son innocence, il raconte beaucoup les messages de soutien qu'il reçoit", relate ce jeudi Benjamin Duhamel, journaliste au service politique de BFMTV.

Le ministre des Solidarités et de la Santé est "très conscient et très lucide" sur le fait qu'il peut très bien ne plus être au gouvernement dès la semaine prochaine.

"Extrêmement fragilisé"

Selon nos informations, certains collègues de Damien Abad aimeraient minimiser les ondes de choc de ce séisme politique qui entachent le nouveau gouvernement depuis sa mise en place. Ils sont nombreux à vouloir le voir quitter le ministère de l'avenue Duquesne.

Politiquement, "il est extrêmement fragilisé", abonde Benjamin Duhamel. En sursis, il peine à exercer sa fonction de ministre. Depuis sa nomination, il ne communique pas sur son action au ministère et ses interventions médiatiques se comptent sur les doigts d'une main.

Le remaniement pourrait être une fenêtre de tir pour Élisabeth Borne. L'opposition la presse de se débarrasser du transfuge républicain et la renvoie à cette phrase prononcée en mai: "S'il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision". La Première ministre l'avait assuré pendant la campagne des législatives. Avant que le député de l'Ain ne soit réélu.

Situation bloquée

Face à elle, Emmanuel Macron suit tacitement une autre stratégie. A l'Elysée, la règle qui s'applique est la suivante: tant qu'il n'y a pas de condamnation, chacun reste à sa place. Mais avec le temps, l'affaire se cristallise.

Notre journaliste politique résume le blocage: "En droit, il est présumé innocent et pas mis en examen. En moral, il va devoir s'expliquer. Et en politique, depuis qu'il a été nommé, il n'a jamais parlé de Solidarité et d'autonomie".

Le dilemme risque de se corser avec l'ouverture de cette enquête qui va immanquablement "créer un feuilletonnage". Mais en sortant Damien Abad dès la semaine prochaine sans mise en examen, le président de la République craint de faire jurisprudence.

Article original publié sur BFMTV.com