Le comédien Philippe Torreton : « J’ai longtemps détesté le dimanche »
Il existe des dimanches contrits qui commencent à l’aube sur un quai de gare. Des « dimanches de retour », comme les appelle Philippe Torreton. Ces lendemains de représentation qui débutent dans le premier train, attrapé coûte que coûte dans l’espoir d’être rentré à temps pour le déjeuner en famille. Ces petits matins fourbus que connaissent les artistes ont accompagné l’acteur tout l’hiver, pour la tournée de la pièce Lazzi. « J’ai longtemps détesté le dimanche, ce jour un peu foutu qui n’est que la veille du lundi, avoue-t‑il. J’étais content de jouer quand j’étais à la Comédie-Française. »
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Enfant, il n’avait d’ailleurs jamais assisté à un septième jour vraiment chômé. « J’ai grandi avec des gens qui ont toujours travaillé, se souvient Philippe Torreton. Pour ma grand-mère, qui avait une petite ferme, le dimanche ne voulait rien dire : une vache, il faut la traire tous les jours, à 6 heures et à 18 heures. » Aujourd’hui encore, lui n’aime pas trop l’idée que l’on puisse choisir son repos à sa place : « Moi ce qui me repose, ce n’est pas de ne rien faire mais de faire autre chose. » Même pendant le confinement, il n’a pas déserté la scène : avec son voisin le batteur Richard Kolinka, il donnait rendez-vous au public sur Internet pour des séances de lecture et de musique.
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Son enfance normande lui a offert...