La Colombie veut assurer une “juste distribution” des ressources génétiques
La Colombie est le pays hôte de la COP16, sommet annuel sur la biodiversité de l’ONU, qui débutera le 21 octobre, à Cali, et s’achèvera le 1er novembre. Parmi ses objectifs affichés, la ministre de l’Environnement, Susana Muhamad, a annoncé vouloir parvenir à une plus “juste distribution des bénéfices issus des ressources génétiques”, selon le journal El Tiempo.
Les ressources génétiques sont “le ciment de la vie sur la terre”, rappelle le site de la Convention sur la biodiversité biologique.
Il s’agit de tout matériel d’origine biologique contenant des informations génétiques provenant des plantes, des animaux ou des micro-organismes et dont les propriétés “peuvent améliorer nos connaissances scientifiques [...] ou le développement de produits commerciaux”.
On parle aussi de composants produits par des organismes vivants qui contribuent au développement de nouveaux médicaments, comme par exemple les calanoides, un composé présent dans un arbre malaisien servant à traiter certains types de cancer, ou encore des graines permettant d’améliorer génétiquement le rendement de certaines cultures.
Captation par des entreprises étrangères
Le problème, expliquent les experts interrogés par El Tiempo, c’est que les pays riches et les multinationales ont tendance à accaparer ces avancées rendues possibles par la préservation de la biodiversité, à laquelle participent les peuples indigènes et les communautés paysannes. Autant d’acteurs qui chercheront à être reconnus lors de la COP16.
Pour cela, la professeure à l’université Externado Martha Isabel Gómez Lee détaille :
“Dans le cadre du mécanisme multilatéral [prévu par les COP] qui doit être adopté lors du sommet, la Colombie doit faire contrepoids aux grandes entreprises qui voudront privatiser le séquençage numérique des ressources génétiques [des espèces végétales et animales].”
Si la tâche semble difficile, la Colombie devrait compter avec le soutien du président du Brésil, Lula – les deux pays se partagent une partie de l’Amazonie. Seront aussi attendus le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, ainsi que les délégations de plus de 150 pays.
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