En Colombie, une opération de réintroduction pour sauver le crocodile de l’Orénoque

photo FEDERICO PARRA/AFP

Le 2 avril était “un jour historique” pour le crocodile de l’Orénoque, estime l’édition latino-américaine du site spécialisé dans l’environnement Mongabay. Dans les grandes plaines du nord-est de la Colombie, deux mâles et 12 femelles ont été libérés dans la rivière Tomo, affluent de l’immense fleuve Orénoque, ravivant l’espoir de survie pour cette espèce classée en “danger critique d’extinction” par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Le Crocodylus intermedius est une espèce endémique de cette région située entre la Colombie et le Venezuela : “Mais lors de la première moitié du XXe siècle et jusque dans les années 1960, le reptile a été soumis à une chasse commerciale importante, une situation qui l’a conduit au bord de l’extinction.”

Pour le sauver, des scientifiques de l’Université nationale de Colombie ont élevé des spécimens en captivité : aujourd’hui, la station de biologie tropicale Roberto Franco de l’université compte environ 500 de ces redoutables prédateurs. “Dans les années 1970 et 1980, le grand défi consistait à faire en sorte que les parents se reproduisent, que les œufs éclosent avec succès et que la progéniture survive.”

“Aujourd’hui, il consiste à réintroduire les animaux dans leur habitat naturel et à faire en sorte qu’ils se reproduisent pour former des populations.”

Une espèce nécessaire

Ces crocodiles, qui peuvent mesurer jusqu’à 6 mètres, régulent l’écosystème en mangeant des prédateurs plus petits, comme les babillas (ou caïmans à lunettes) et les piranhas, ce qui “assure la conservation de nombreuses autres espèces de flore et de faune”. Les nutriments contenus dans leurs excréments aident à la production de phytoplancton et de zooplancton, qui nourrissent toute la chaîne alimentaire, jusqu’aux poissons mangés par l’homme.

L’opération scientifique d’avril est la plus grande réintroduction jamais effectuée dans son milieu naturel pour le crocodile de l’Orénoque.

Mario Vargas Ramirez, professeur de l’Université nationale de Colombie et directeur de la station de biologie tropicale, explique à Mongabay qu’il a fallu attendre que les spécimens aient atteint l’âge adulte : “Les réintroduire jeunes leur fait courir le risque d’être victimes d’autres espèces, comme les babillas, les gros poissons-chats ou les loutres, avant qu’ils ne puissent se reproduire.”

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