En Colombie, un nouvel attentat qui “met pratiquement fin au processus de paix”

Mardi 17 septembre, un attentat contre une base militaire colombienne située dans la région d’Arauca (dans le Nord-Est) et attribué à la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) – un des groupes armés actif en Colombie – a fait au moins deux morts et vingt-cinq blessés, dont sept graves. “C’est une action qui met pratiquement fin au processus de paix dans le sang”, a immédiatement fustigé le président Gustavo Petro, voyant ainsi s’envoler une partie de ses espoirs de signer un jour une “paix totale” dans ce pays en guerre depuis presque soixante ans.

Selon le journal El Espectador, les rebelles auraient lancé des cylindres explosifs artisanaux – connus comme des tatucos – depuis un camion-benne contre cette base se trouvant à proximité d’une école et près de la frontière avec le Venezuela, où l’ELN se retranche sous la protection du gouvernement chaviste de Nicolás Maduro.

Alors que les critiques n’ont pas tardé à affluer, le Haut-Commissariat pour la paix en Colombie – l’organe qui supervise la désescalade du conflit – a déclaré qu’“assassiner des soldats n’est pas le chemin qui conduira vers la paix”. Mais la question que se posent aujourd’hui les médias colombiens est de savoir s’il existe une réelle volonté de paix de la part de cette guérilla, née en 1964 sous l’inspiration de la révolution cubaine et qui compterait environ 5 000 hommes.

Reprise des combats

Après un peu moins de deux années de négociations, le cessez-le-feu avec l’ELN a pris fin le 3 août et, depuis, le groupe armé a commis de nombreuses attaques contre des infrastructures pétrolières, a “confiné près de 50 000 personnes dans le [département du] Chocó et repris les attentats contre les forces de l’ordre”, rappelle le quotidien El Tiempo.

“L’ELN voit le processus de paix non pas comme une occasion de réintégrer la vie civile, […] mais comme une occasion stratégique d’accroître son pouvoir militaire.”

Cependant, “fermer définitivement la porte de la paix avec l’ELN représenterait un vrai coup dur”, dans la mesure où elle pourrait être “la seule négociation viable” parmi toutes celles qu’a entreprises simultanément Gustavo Petro avec les différents groupes armés.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :