Colombie: L'enquête confirme la panne sèche de l'avion accidenté

L'épave de l'avion qui s'est écrasé dans la jungle colombienne près de Medellin faisant 71 morts, en Colombie. L'avion est tombé en panne de carburant, a annoncé l'Autorité de l'aviation civile colombienne, en se basant sur le rapport des enquêteurs qui ont inspecté l'épave. /Photo prise le 29 novembre 2016/REUTERS/Fredy Builes

par Julia Symmes Cobb MEDELLIN, Colombie (Reuters) - L'avion qui s'est écrasé lundi en Colombie, faisant 71 morts, est tombé en panne de carburant, a annoncé l'Autorité de l'aviation civile colombienne en se basant sur le rapport des enquêteurs qui ont inspecté l'épave. L'Aviation civile bolivienne a aussitôt annoncé qu'elle suspendait la licence de la compagnie charter Lamia, dont c'était le seul appareil. Le gouvernement de La Paz a indiqué de son côté que la direction de l'aviation civile bolivienne serait remplacée "par soucis de transparence". L'accident près de Medellin a fait 71 morts, dont l'équipe brésilienne de football de Chapecoense presque au grand complet. Six membres d'équipage et passagers ont survécu. Les premières conclusions des enquêteurs, rendues publiques tard mercredi soir par l'aviation civile colombienne, confirment les propos tenus par le pilote bolivien Miguel Quiroga, qui avait lancé un appel de détresse peu avant que le BAe 146 ne s'écrase. Dans l'enregistrement diffusé par les médias colombiens de ses derniers échanges avec les contrôleurs de l'aéroport de Medellin, situé à 30 km du site du crash, il avait dit être en panne de carburant. Il avait aussi signalé une panne électrique. CÉRÉMONIE D'HOMMAGE VENDREDI À CHAPECO Les réglementations internationales prévoient qu'un avion doit emporter suffisamment de kérosène pour pouvoir voler au moins 30 minutes de plus que le temps estimé pour arriver à sa destination finale. "Dans le cas présent, malheureusement, l'avion n'avait pas assez de carburant pour respecter les mesures de contingence", a déclaré Freddy Bonilla, responsable de la sécurité aérienne à l'Autorité de l'aviation civile colombienne. "L'une des hypothèses que nous étudions, vu que nous n'avons pas retrouvé de carburant sur le site du crash ni dans les conduits d'alimentation, est que l'avion est tombé en panne sèche", a-t-il ajouté. Le directeur général de Lamia, Gustavo Vargas, a déclaré mercredi que le pilote aurait pu refaire le plein s'il s'était rendu compte qu'il n'avait pas embarqué assez de carburant au départ de Santa Cruz, en Bolivie. "Il avait toute autorité pour cela. C'est une décision du pilote", a-t-il insisté. Tous les corps des victimes ont désormais été retrouvés et identifiés et ils seront prochainement rapatriés dans leurs pays d'origine, le Brésil et la Bolivie, ont annoncé les autorités colombiennes. Le directeur de la communication du club de Chapecoense a précisé qu'un avion militaire ramènerait ceux des joueurs de l'équipe brésilienne, qui s'apprêtait à disputer la finale de la Copa Sudamericana. Une cérémonie d'hommage aura lieu vendredi après-midi dans le stade de Chapeco, sans doute en présence du président Michel Temer, a-t-il dit. Le chef de l'Etat brésilien n'a pas encore confirmé sa présence. (Avec Helen Murphy à Bogota, Brad Haynes à Chapeco et Daniel Ramos à La Paz, Tangi Salaün pour le service français, édité par Henri-Pierre André)