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Paris veut obtenir de nouvelles garanties de Londres sur les migrants

Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, souhaite obtenir un "protocole additionnel" aux accords du Touquet, qui régissent depuis 2003 la coopération avec le Royaume-Uni dans la gestion des migrants désireux de franchir la Manche. /Photo prise le 3 janvier 2018/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - La France espère obtenir jeudi prochain, lors d'une rencontre entre Emmanuel Macron et Theresa May, de nouvelles garanties de la part du Royaume-Uni dans la gestion des migrants désireux de franchir la Manche, comme en témoignent des déclarations du ministre français de l'Intérieur au Parisien Dimanche.

Gérard Collomb y exprime le souhait de parvenir à un "protocole additionnel" aux accords du Touquet, qui régissent depuis 2003 la coopération entre les deux pays dans ce domaine et placent la frontière sur la rive française.

Il dit vouloir faire en sorte que Londres fournisse un effort financier supplémentaire et s'engage à accueillir davantage de réfugiés, en particulier des mineurs isolés.

"Je souhaite aboutir à un protocole additionnel à ces accords, et à des mesures concrètes de prise en charge d’un certain nombre de coûts par les Britanniques, ainsi que d’un plus grand nombre de personnes, au titre de l’accueil des réfugiés et des mineurs non accompagnés", précise-t-il.

La question sera au menu d'une rencontre entre le président français, Emmanuel Macron, et la Première ministre britannique, Theresa May, jeudi dans une école militaire du sud-est de l'Angleterre.

Les deux dirigeants aborderont "le sujet migratoire au sens large, pas uniquement le sujet du Touquet" et formuleront normalement des "annonces concrètes" qui font encore l'objet de négociations, dit-on de source gouvernementale française.

Deux options sont possibles, ajoute-t-on de même source : conserver ou remettre en cause le traité en vigueur, un scénario qui serait "long et disruptif pour les échanges entre le Royaume-Uni et la France" mais n'est "pas exclu".

"Les Britanniques n'ont topé sur rien mais la pression qui pèse sur eux est forte car une remise en question des accords du Touquet leur serait extrêmement problématique", met-on en garde du côté français.

Avant sa rencontre avec Theresa May, Emmanuel Macron doit se rendre mardi à Calais (Pas-de-Calais), par où transitent les migrants sur la route du Royaume-Uni, en compagnie notamment de Gérard Collomb.

Selon lui, il ne reste plus que 400 personnes contre 7.000 il y a un an dans cette ville symbole de la crise migratoire, et une cinquantaine à Grande-Synthe, près de Dunkerque (Nord).

"Il y aura toujours des migrants qui voudront aller en Angleterre", a-t-il dit au Parisien.

(Simon Carraud et Matthias Blamont, édité par Eric Faye)