Collomb minimise le sérieux de la "bande" d'extrême droite

Les membres de groupe d'extrême droite arrêtés mardi ne constituaient pas "la bande la plus sérieuse qu'on ait arrêtée au cours des derniers temps", a déclaré jeudi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. /Photo prise le 18 octobre 2017/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - Les membres de groupe d'extrême droite arrêtés mardi ne constituaient pas "la bande la plus sérieuse qu'on ait arrêtée au cours des derniers temps", a déclaré jeudi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Pendant l'enquête, "on s'est aperçu que les cibles n'étaient pas si précises que cela et qu'ils évoquaient toute une série de cibles potentielles", a-t-il ajouté sur franceinfo.

Dix membres présumés de l'ultra-droite ont été arrêtés mardi dans la région de Marseille et en Seine-Saint-Denis, dont une femme et trois mineurs.

Ils ont été interpellés dans le cadre d'une enquête sur les projets d'actions violentes du cerveau présumé de ce groupe, un homme de 21 ans, Logan Alexandre Nisin, arrêté fin juin dans les Bouches-du-Rhône et mis en examen dans la foulée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Alexandre Nisin, admirateur d'Anders Breivik, le tueur norvégien de 77 militants de gauche en 2011 sur l’île d’Utoya, aurait eu notamment pour cibles le député Jean-Luc Mélenchon et le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.

Le ministre de l'Intérieur a précisé la nature des cibles "très floues" de ce groupe.

"On a parlé évidemment d'un certain nombre d'hommes politiques. Mais ils avaient ciblé aussi des mosquées, des bars", a-t-il détaillé devant des journalistes lors de l'inauguration du nouveau siège de la Police judiciaire à Paris.

"Quelques armes ont été retrouvées mais en général, elle n'étaient jamais complètes. Donc pour le moment, on ne pouvait pas passer directement à l'action", a poursuivi Gérard Collomb.

Cité dans la presse parmi ces cibles, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s'était interrogé mercredi sur le fait qu'il n'avait pas été mis au courant des menaces qui le visaient.

"Il y a des gens de la DGSI qui devaient le suivre, de manière à pouvoir protéger (Jean-Luc Mélenchon)", a précisé sur franceinfo le ministre de l'Intérieur, qui a indiqué que les cibles potentielles n'avaient pas été averties pour mieux "arrêter toute la bande".

Christophe Castaner, lui aussi visé, a dit à Reuters avoir été informé de la menace par la presse.

Par ailleurs, Gérard Collomb a annoncé qu'il allait alerter la police marseillaise sur l'association locale d'extrême droite de l'Action française, à la demande de Jean-Luc Mélenchon.

"La police elle-même fera une enquête et la justice tranchera", a-t-il poursuivi.

(Cyril Camu, édité par Yves Clarisse)