"Colette journaliste et amie des bêtes", la chronique de Bernard Pivot

La vie de Colette a été si diverse, si foisonnante, si ­romanesque que ­Frédéric Maget a raison de la scinder en sept chapitres très différents les uns des autres, autrement dit de retracer Les 7 Vies de Colette. Une épatante biographie illustrée de plus de trois cents documents photographiques où le visage triangulaire, les yeux vifs, l'air d'abord mutin puis serein de l'écrivaine continuent de nous interpeller et de nous séduire. Directeur de la maison de Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisaye, le village natal, Frédéric Maget en connaît tous les bruits, des jardins toutes les fragrances, comme il connaît tout de l'existence et de l'œuvre de sa Colette tant chérie.

J'ignorais que Colette n'avait été élue à l'académie Goncourt, en 1945, qu'après plusieurs tentatives, le bilieux Lucien Descaves s'y opposant. Aujourd'hui, on n'est plus candidat à l'académie Goncourt, on est coopté. Cela évite d'inutiles mortifications. Ayant eu la chance d'avoir été élu au couvert de Colette – à l'Académie française, on hérite d'un fauteuil, chez les Goncourt d'un couvert –, et devant cet honneur à mon ­métier de journaliste, je constate que l'auteure de Claudine, de Chéri, La Naissance du jour, Le Blé en herbe, etc. a longtemps apporté à la presse son grand talent d'abeille butineuse ou de frelon piquant.

"

Avec un demi-siècle d'avance, Colette annonce l'arrivée dans la presse de femmes journalistes qui prendront autant de risques que les hommes

"

Son engagement au Matin – auquel elle collaborera...


Lire la suite sur LeJDD