Cold case en Isère: l'interpellation d'un suspect, "un grand espoir" pour la sœur de Charazed disparue il y a 37 ans
Plus de 30 ans d'attente. Férouze Bendouiou, dont la petite sœur Charazed, âgée de 10 ans, a disparu en 1987 dans l'Isère, confie ce vendredi 29 novembre à BFMTV croire de nouveau que des avancées sont possibles dans l'enquête, alors qu'un suspect a été interpellé le lundi 25 novembre pour deux affaires de meurtres survenues dans la région.
"On a espoir, on a grand espoir", assure-t-elle.
"On était dans le même département, mais ce qui est encore plus flagrant c'est qu'on est à peine à 6-7 km de là où a disparu Charazed", soutient Férouze Bendouiou.
Un sexagénaire en garde à vue
Lundi, les enquêteurs de la Section de recherches de Grenoble ont interpellé un homme âgé d'une soixantaine d'années et l'ont placé en garde en vue dans le cadre de deux affaires de meurtres datés de 1988 et 2000.
L'homme, repéré par son ADN, est suspecté d'être le meurtrier de Nathalie Boyer, 15 ans. Elle avait été retrouvée égorgée à Saint-Quentin-Fallavier en août 1988. Le sexagénaire est également soupçonné du meurtre de Leïla Afif, 40 ans, tuée par balles à La Verpillère, en mai 2000.
La mort de Nathalie Boyer faisait jusqu'à présent partie d'une série de meurtres et de disparitions d'enfants en grande majorité non élucidés appelés "les disparus de l'Isère" par les enquêteurs.
Pour l'avocate de Nathalie Boyer, Me Corinne Hermann, la piste d'un tueur en série est envisagée. "Il a pu commettre d'autres faits, c'est ce que peut-être va nous révéler la garde à vue ou l'instruction", dit-elle à BFMTV.
"La vérité se rapproche"
Férouze Bendouiou, sœur de Charazed, confie au Parisien ce vendredi avoir échangé avec la famille de Nathalie Boyer, après l'annonce de l'interpellation. "Ils sont soulagés que celui qui a pu tuer Nathalie soit arrêté et se retrouve derrière les barreaux", assure-t-elle.
"Quand je vois les résultats qui se profilent, comme cette garde à vue, je me dis qu’on n’a pas fait ça pour rien", salue-t-elle, assurant que cette annonce lui donne l'espoir que "ça pourra aussi avancer pour nous".
"Il ne faut pas se résigner", clame-t-elle.
"Peut-être que ce suspect pourrait avouer d’autres meurtres, et donc résoudre d'autres cold cases. Et pourquoi pas celui de Charazed?", veut-elle croire, saluant le travail du pôle cold case, lancé en 2022, et de sa juge d'instruction Sabine Khéris. "Grâce à elle, la vérité se rapproche", estime Férouze Bendouioui.
"Que des langues se délient"
La soeur de Charazed confie que la garde à vue d'un suspect constitue un rebondissement important pour elle et sa famille, alors qu'ils ignorent toujours ce qu'il est arrivé à la jeune fille de 10 ans. "Ce genre d’événement nous bouleverse émotionnellement, car ça fait apparaître des éléments nouveaux, peut-être des témoignages déterminants", dit-elle.
Elle lance désormais un appel: "il faut que des langues se délient".
Pour autant, Férouze Bendouiou veut aussi rester mesurée. "On a appris à être patient depuis toutes ces années, à ne plus avoir d’attentes pour éviter d’avoir trop de frustration", concède-t-elle.
Le placement en garde à vue d'un suspect dans l'affaire Nathalie Boyer, "est un message d'espoir pour toutes les familles qui sont en attente", avait souligné jeudi sur BFMTV maître Corinne Hermann, avocate de la famille de l'adolescente.