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Colère des policiers après les violences dans l'Essonne

Deux syndicats de police appellent à des rassemblements silencieux mardi et un autre à une "grève du zèle" dans l'Essonne pour réclamer des moyens adaptés après les violences contre des policiers ce week-end dans le département. /Photo d'archives/ REUTERS/Regis Duvignau

PARIS (Reuters) - Deux syndicats de police appellent à des rassemblements silencieux mardi et un autre à une "grève du zèle" dans l'Essonne pour réclamer des moyens adaptés après les violences contre des policiers ce week-end dans le département. Le parti Les Républicains (LR) a réclamé pour sa part la démission du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur et Manuel Valls ont fait lundi matin la tournée des commissariats de l'Essonne, où le Premier ministre a assuré que les auteurs des violences seraient "appréhendés" et "jugés sévèrement". "Il n'y a pas de zone de non-droit", a affirmé le chef du gouvernement. Mais la plupart des syndicats de police considèrent que le gouvernement ne leur a pas encore donné les moyens de faire face à cette "violence endémique" dans des zones sensibles. Alternative-police CFDT et le syndicat des cadres SCSI-CFDT appellent en conséquence les policiers à des rassemblements silencieux mardi devant tous les commissariats de police. "En dépit de propos rassurants, il existe toujours des zones de non-droit en France, aux mains de quelques gangs délinquants et criminels qui se radicalisent d’année en année", écrivent-ils dans un communiqué. Le syndicat Alliance, majoritaire chez les gardiens de la paix, a appelé pour sa part les policiers de l'Essonne à faire une "grève du zèle" et à se contenter de répondre aux urgences. "On attendait des réponses fortes, cela n'a pas été le cas", a dit sur BFM TV Claude Carillo, délégué départemental du syndicat, qui a déploré le flou du Premier ministre sur un renforcement des effectifs. "Depuis des années, il y a une vision comptable de la sécurité qui est en totale inadéquation avec la réalité", a déclaré pour sa part sur Twitter le syndicat Unité SGP Police. "SCANDALE" Pour le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), il y a "urgence à proclamer une grande mobilisation pour imposer à tous le respect des lois comme des fonctionnaires chargés de les faire appliquer". Quatre membres des forces de l'ordre ont été blessés samedi, dont deux grièvement, lors de l'agression commise par un groupe d'une quinzaine de personnes qui ont jeté des cocktails Molotov sur leurs véhicules près du quartier sensible de la Grande-Borne, à Viry-Châtillon. L'incident s'est produit lors d'une mission de surveillance d'une caméra de vidéosurveillance endommagée à deux reprises ces dernières semaines après son installation par la mairie à un carrefour théâtre de nombreux vols à la portière. Cette agression a valu au gouvernement de nombreuses flèches des responsables en lice pour l'élection présidentielle de 2017. "Un État fort c'est un État qui ne recule pas, un État qui met fin aux zones de non droit. #ViryChatillon", a ainsi écrit Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, sur Twitter. En meeting dimanche au Zénith de Paris, l'ancien président Nicolas Sarkozy a dénoncé "un scandale, une honte". "Il est évident que M. Cazeneuve ne peut plus poursuivre sa mission", a déclaré à la presse Valérie Debord, porte-parole LR, qui reproche au gouvernement son "laxisme". Marine Le Pen, présidente du Front national, a promis pour sa part dans un tweet de "rétablir l'autorité sur chaque mètre carré du territoire national". Interrogé sur la santé du policier le plus sérieusement blessé, victime de graves brûlures, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a déclaré que son état était "stationnaire". "Je suis convaincu qu'il se remettra." (Elizabeth Pineau, Emmanuel Jarry, Simon Carraud et Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)