“Coincée en sixième” : à Gaza, la détresse des enfants privés d’école

“Je suis coincée en sixième depuis deux ans maintenant, car je n’ai jamais eu la chance de terminer” l’année, affirme Afnan Khaled Al-Shenbari, une jeune Gazaouie de 12 ans. La guerre en cours dans l’enclave palestinienne a brutalement interrompu son année scolaire et la prive désormais pour la deuxième fois d’une année scolaire.

Comme elle, quelque 600 000 enfants de Gaza, dont la majorité sont des déplacés, ont été privés cette année de retourner sur les bancs de l’école, alors que les combats continuent de faire rage et que des centaines d’établissements scolaires ont été détruits ou transformés en centres d’accueil en près d’un an de guerre, raconte le site Middle East Eye dans un reportage dans le centre de Gaza.

“En CM2, j’avais une moyenne élevée à la fin de l’année, de 92 sur 100, et j’espérais obtenir une moyenne encore plus élevée en sixième. Mais me voilà, passant ma vie à l’école, non pas pour l’éducation, mais pour m’abriter des bombardements”, déplore la jeune fille interrogée par le média panarabe.

“Scolaricide”

Actuellement déplacée dans une école de Deir Al-Balah, dans le centre de Gaza, Afnan est originaire de Beit Hanoun, dans le nord de l’enclave. C’est là qu’en août 2023 elle avait “acheté un sac à dos rose pour la nouvelle année scolaire”, avant que les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas et la guerre dévastatrice qui s’ensuivit ne changent sa vie et celles de centaines de milliers d’enfants.

“Aux premières heures de la mi-octobre, elle a sorti ses livres du sac, l’a rempli de quelques vêtements et a fui sa maison avec sa famille sous les bombardements intenses de l’armée israélienne”, raconte Middle East Eye.

Depuis, plus de 70 % des 813 écoles que compte la bande de Gaza ont été endommagées ou détruites, tandis que plus de 300 établissements ont été improvisés en centres d’accueil, poussant certaines voix, y compris celles d’experts, à accuser le gouvernement de Benyamin Nétanyahou de “scolaricide”.

Répercussions sur la santé mentale

En attendant la fin des hostilités et un hypothétique chantier de reconstruction, qui ne semblent pas pour demain, quelques initiatives émergent ici et là pour tenter de combler, ne serait-ce que très partiellement, l’abyssal vide créé par cette déscolarisation massive. Dont celle de l’ONU, lancée début août et baptisée “Back to Learning” (“ Retour à l’éducation”, en anglais), raconte Middle East Eye.

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