Coca-Cola, Lipton, Oasis... Ces produits dont le prix devrait augmenter avec la hausse de la taxe soda

Les sénateurs ont voté une forte hausse de la taxe soda, qui s'applique aux boissons les plus sucrées. Les sodas sont concernés, mais pas seulement.

La hausse de la taxe soda devrait augmenter une hausse des prix du Coca-cola notamment / Photo d'illustration (Photo by JEAN-MICHEL ANDRE / AFP)
La hausse de la taxe soda devrait augmenter une hausse des prix du Coca-cola notamment / Photo d'illustration (Photo by JEAN-MICHEL ANDRE / AFP)

Adeptes de boissons sucrées, attention à votre portefeuille. La taxe soda, déjà en vigueur depuis 2012, pourrait bien fortement augmenter, ce qui devrait avoir un impact non-négligeable sur le prix des produits.

Les sénateurs ont voté jeudi 21 novembre pour une augmentation de cette taxe, rapporte Public Sénat, qui va jusqu'à un triplement de sa valeur pour certains produits contenant le plus de sucres ajoutés : colas, boissons aux fruits, à base de cacao, de café, de thé ou de sirop, les limonades, les tonics, mais aussi certaines boissons à base de lait animal ou végétal.

Alors que l'Assemblée nationale avait déjà acté d'une augmentation, les sénateurs sont allés plus loin avec une hausse du barème de la première tranche, et surtout une très forte hausse pour la tranche des produits avec le plus de sucres ajoutés.

Concrètement, pour la première tranche, c'est-à-dire en dessous de 5 kg de sucre ajouté par hectolitre, soit 5g pour 100g, les industriels devront s’acquitter d’une taxe de 4 euros par hectolitre, contre 3,79 euros en moyenne avec le tarif actuel, soit 4 centimes contre 3,79 centimes par litre auparavant.

Le Lipton au thé glacé saveur pêche contient 3g de sucres pour 100g, il est donc situé dans la première tranche. Si la proposition des sénateurs est adoptée, la taxe passera de 3,79 centimes à 4 centimes par litre, pour un produit qui coute environ 1,20 euros le litre en grande surface.

Pour la deuxième tranche, intermédiaire, la taxe triple presque. Elle passe à 21 euros pour les boissons contenant entre 5 et 8 kg de sucre ajouté par hectolitre, contre 7,30 euros en moyenne actuellement, soit 21 centimes contre 7,3 centimes par litre actuellement.

Le Schweppes, Tonic ou saveur agrumes, contient 5,8g de sucre pour 100g. De 7,3 centimes, la taxe passera à 21 centimes par litre pour un produit qui coûte environ 1,20 euro le litre actuellement en grande surface.

Le sirop Tesseire à la grenadine contient 6g de sucres pour 100g, il fait aussi partie de la deuxième tranche, avec une taxe qui passerait de 7,3 centimes à 21 centimes par litre pour un produit à près d 5 euros le litre.

Le Oasis tropical contient 6,6g de sucres pour 100g, et fait également partie de la tranche qui verrait, en cas d'adoption de la proposition des sénateurs, une hausse de la taxe qui passerait de 7,3 centimes à 21 centimes par litre. Le produit coûte environ 1,40 euros le litre.

Pour la dernière tranche, c'est-à-dire au-delà de 8 kg de sucres ajoutés par hectolitre, soit 8g pour 100g, la taxe passe à 35 euros par hectolitre, contre 17,70 euros en moyenne aujourd’hui, soit 35 centimes par litre contre 17,7 centimes auparavant.

Le Coca-Cola, boisson phare qui contient 10,6 grammes de sucres pour 100 mg fait donc partie de cette dernière tranche et devrait voir sa taxe soda par litre passer de 17,7 centimes par litre à 35 centimes d'euros par litre. En moyenne le prix du litre tourne autour de 1,30 euros selon les grandes surfaces.

Le jus d'orange sans pulpe de la marque Joker, qui contient 8,2g de sucres, la hausse serait la même : de 17,7 centimes par litre à 35 centimes d'euros par litre, pour un produit qui coûte autour de 1,80 euros le litre.

Concurrent de Joker, le jus d'orange sans pulpe Tropicana contient 8,9g pour 100g et fera face à la même hausse, alors que le produit coûte 2,20 euros le litre en moyenne.

Même sanction pour l'une des marques préférées des enfants, Caprisun, dont la boisson Tropical contient 8g de sucres pour 100g. La taxe passerait de 17,7 centimes par litre à 35 centimes d'euros par litre, pour un produit qui coûte autour de 1,80 euros le litre.

Reste à savoir dans quelle proportion les marques décideront de répercuter la hausse de taxe sur le prix payé par le consommateur, ou si elles préfèreront tenter de réduire le taux de sucre dans leur boisson.

Elles ne pourront pas compter sur une hausse des édulcorants puisqu'en parallèle, le Sénat a adopté une augmentation de la taxe sur les édulcorants de synthèse, avec un nouveau barème progressif : 4,50 euros par hectolitre pour les boissons contenant jusqu’à 120 milligrammes d’édulcorants par litre, et 6 euros par hectolitre au-delà de cette concentration.

Plusieurs sénateurs ont proposé de mettre également dans le cadre de cette taxe soda les produits agroalimentaires contenant du sucre ajouté, comme les pots pour bébé ou les plats préparés. Si la ministre s’est dite favorable à l’ouverture d’une réflexion sur l’utilisation du sucre dans l’industrie agroalimentaire, elle a estimé en revanche qu’il était techniquement impossible d’élargir la taxation sur les boissons sucrées à l’ensemble des produits transformés, au risque de provoquer de nombreux effets de bord, rapporte Public Sénat.

Une idée qui avait divisé à l'Assemblée dans le camp des soutiens à Michel Barnier. Au-delà de l'intérêt budgétaire pour le gouvernement, la taxe soda a rapporté 443 millions d'euros en 2023, la ministre de la Santé a défendu une mesure de santé publique avec la hausse de la taxe soda : "Je pense que l’on a une épidémie de diabète de type 2 et d’obésité très inquiétante, avec un coût pour l’Assurance maladie (...) On a vraiment besoin de réguler cela", a défendu Geneviève Darrieussecq, rapporte Public Sénat.