La coalition ou les limites du ciel

Image tirée d'une vidéo de propagande de l'Etat islamique censément prise sur la route entre Homs et Palmyre.

Les frappes aériennes ne suffisent pas à stopper l’Etat islamique. Les Occidentaux vont devoir s’appuyer sur les sunnites en Irak et les rebelles en Syrie.

La prise de Palmyre, en Syrie, par l’Etat islamique, après celle de Ramadi, en Irak, le 17 mai, montre que les jihadistes restent à même de réaliser de significatives conquêtes territoriales sur ces terrains d’opération.

Comment expliquer les succès de l’Etat islamique ?

L’organisation a su adapter sa stratégie malgré l’intensification des frappes de la coalition. Ils se sont fondus dans la population et sur le terrain, bougent plus discrètement, mais gardent leurs capacités offensives. Surtout, ils profitent de la faiblesse de leurs adversaires. A Ramadi, l’armée irakienne n’a guère été plus efficace qu’à Mossoul un an plus tôt, quand les forces de Bagdad ont pris la fuite sans combattre, abandonnant un énorme matériel donné par les Américains. A Palmyre, l’armée syrienne a évacué la ville après huit jours d’intenses combats. Mais la faiblesse croissante du régime et l’épuisement de ses troupes ne suffisent pas à expliquer cette déroute. Entre cette ville et la vallée de l’Euphrate, région des confins syro-irakiens et fief de l’Etat islamique, il n’y a que du désert, ce qui rend facile des frappes aériennes. «Certains ont feint de croire qu’Al-Assad pourrait être un rempart. Or le régime n’a pas utilisé ses avions ou ses hélicoptères. Au même moment, ceux-ci continuaient à bombarder Alep ou d’autres villes du Nord aux mains de la révolution», remarque Jean-Pierre Filiu, professeur à Science-Po Paris, auteur notamment de Je vous écris d’Alep.

Les Américains, seuls parmi les Occidentaux de la coalition à mener des bombardements en Syrie, n’ont pas été plus efficaces. «Pour Washington, la priorité, c’est l’Irak et l’affrontement contre l’Etat islamique, mais la stratégie de l’administration Obama est très confuse sur la Syrie, ménageant le régime tout en affirmant qu’il faut préparer le départ d’Al-Assad», relève (...)

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