Coalition contre le Hamas: pour Bardella, Macron a "sorti cette annonce de son chapeau"
Le président du Rassemblement national juge que la proposition faite par le chef de l'État ce mardi à Israël "présente un certain nombre de flous".
"Un certain nombre de flous". Jordan Bardella s'est montré dubitatif ce mercredi sur France Info, après qu'Emmanuel Macron a proposé la veille, depuis Israël, que la coalition internationale actuellement déployée en Irak et en Syrie contre Daesh "puisse aussi lutter aussi contre le Hamas".
"Ça ressemble à ce que fait Emmanuel Macron, c'est-à-dire qu'il a sorti une annonce de son chapeau, dont manifestement ni le Quai d'Orsay, ni ses services sont au courant", a d'abord raillé le président du Rassemblement national, alors que l'Élysée a tempéré les propos du chef de l'État, quelques heures après sa prise de parole.
La présidence française a ainsi indiqué que ce "sera ensuite aux partenaires et notamment à Israël d'exprimer leurs besoins".
"Ne pas simplifier les choses"
Jordan Bardella a relevé plusieurs interrogations suscitées par la proposition du chef de l'État. "Est-ce que ça veut dire déployer des troupes au sol et des troupes de l'armée française sur la bande de Gaza", a-t-il questionné. L'Élysée a précisé la veille que "la coalition internationale contre Daech ne se limite pas à des opérations sur le terrain mais implique aussi des formations des forces irakiennes, le partage d'information entre partenaires, la lutte contre le financement du terrorisme".
Autre élément soulevé par Jordan Bardella: la présence de "pays arabes" dans "la coalition contre l'État islamique", comme "le Qatar, dont sait qu'il finance des mouvements comme le Hamas". "Je doute très sérieusement qu’ils aient envie de déployer des troupes au sol", a souligné le député européen d'extrême droite.
Invité plus tôt sur France 2, le député apparenté LFI Aymeric Caron a dénoncé des "propos absolument incompréhensibles" du chef de l'État et appelé à "ne pas simplifier les choses". "Tous les spécialistes de la région vous disent que si vous analysez ce qui est en train de se passer comme un phénomène qui serait exactement assimilable à Daesh ou Al Qaida vous vous trompez", a-t-il déclaré. Tout en mettant en avant l'importance d'inscrire ces "actes de terreur dans une histoire régionale très particulière", celle de "la colonisation d'un peuple par un autre".
"Surprise du chef"
Pour le député socialiste Jérôme Guedj, la proposition formulée par le chef de l'État est "un coup diplomatique" qui a "fait assez rapidement pschitt" et "décrédibilise la parole de la France" à l'international.
Il a regretté sur France Info "cette espèce de surprise du chef de transposer un dispositif à une situation qui n'est pas la même quand Daech se développe en Syrie et en Irak (où) l'enjeu était de contenir une progression territoriale" alors que "le Hamas n'agit que sur le territoire de la bande de Gaza".
Éric Ciotti s'est, lui, montré favorable à "l'idée d'une coalition la plus large possible qui détruise le Hamas qui est une abomination, une organisation terroriste qui a mis en place un scénario d'assassinats délibérés", a déclaré le président de LR sur France Inter.
Pour lui, outre le droit humanitaire, "il y a aussi un droit international à combattre le terrorisme" et "la disparition, l'éradication du Hamas" est un "préalable à toute évolution diplomatique" au Proche-Orient.
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - "Failles", "impuissance": l'exécutif sous pression après l'attaque d'Arras