La Clusaz: la station de ski épinglée pour avoir produit sa neige artificielle avec de l'eau de source
Ski et environnement ne font décidément pas bon ménage. Comme le rapportent Blast et Le Parisien, la station de ski de la Clusaz en Haute-Savoie a capté illégalement pendant 20 ans de l'eau de source, notamment pour alimenter ses canons à neige artificielle.
Point de départ des ces révélations: en été 2022, des agents de l'Office français de la biodiversité ont été surpris de voir que des bacs à fleurs municipaux étaient toujours arrosés, en dépit des arrêtés liés à la sécheresse.
Une enquête judiciaire de l’Office français a par la suite permis de découvrir un système de pompage reliant une source d'eau vers une unité de production de neige artificielle, utilisée pour saupoudrer les pistes de ski en l'absence de flocons naturels.
130.000 mètres cube d'eau au moins, un volume "très important
Ce captage a été construit en 2000, sans aucune autorisation. Le volume d'eau récupéré est gigantesque. Rien que depuis 2014, date de mise en place d'un compteur, 135.108 mètres cube d'eau ont été vampirisés. Soit plusieurs dizaines de piscines olympiques.
Un volume d'eau "très important", comme le regrette Francis Charpentier, administrateur de l’association Mountain Wilderness, cité par le quotidien francilien.
"Aucune irrégularité n'a été volontairement cachée, puisque toutes les parties prenantes ont eu accès à l’ensemble du dossier" lors de travaux, assure de son côté la mairie de la Clusaz, reconnaissant que "certains éléments demandaient une régularisation administrative qui n'a pas été faite à l’époque".
La guerre de l'or blanc n'est pas propre à cette station. La préfecture de Haute-Savoie a également mis en demeure les stations de Praz, de Lys-Sommand et du massif des Brasses. On leur reproche le non-respect des arrêtés préfectoraux encadrant les prélèvements d’eau destinés à la neige de culture.