Climat tendu en Guinée avant la présidentielle de dimanche

Alpha Condé, le président sortant, candidat pour un deuxième mandat.

Sous fond de tensions ethno-politiques qui ont fait deux morts et une vingtaine de blessés en fin de semaine dernière, Alpha Condé, le président sortant, élu démocratiquement, se présente pour un second mandat.

Au palais de Sékhouréya, Alpha Condé, 77 ans, regarde avec complaisance le bilan de ses cinq années au pouvoir. Pourtant, les tensions de ces derniers jours assombrissent la perspective du premier tour, dimanche. Ces violences ont éclaté jeudi et vendredi à Conakry entre les partisans du président sortant (Rassemblement du Peuple de Guinée) et ceux du principal opposant, Cellou Dalein Diallo (Union des Forces Démocratiques de Guinée).

Alors que l’opposition demandait le report du premier scrutin, Alpha Condé a affirmé, vendredi, que l’élection se déroulera bien dimanche, conforté en cela par la décision de la Céni (Commission électorale nationale indépendante). Alpha Condé se dit presque certain d’être réélu dès le premier tour, fort de ses dernières réalisations économiques et de son slogan : «l’électricité pour tous». En effet, grâce à la mise en service opportune ces derrières semaines du barrage de Kaléta, le candidat sortant profite de l’aubaine et la transforme en argument électoral. Tout en rendant au passage l’épidémie Ebola seule responsable des difficultés économiques de ces deux dernières années. Reste qu’à quelques heures du scrutin, la Céni n’a toujours pas achevé la distribution des cartes électorales. Elle se dit toutefois «prête» à ouvrir les bureaux de vote dimanche aux quelque six millions de votants.

Un récent scandale est venu nourrir les arguments de l’opposition incarnée par Cellou Dalein Diallo, 63 ans, et ancien Premier ministre. En effet une enquête préliminaire a été ouverte en France concernant le financement des activités du fils unique – et conseiller – d’Alpha Condé, Mohamed. Ce dernier est soupçonné de mener un train de vie fastueux au regard de ses… 800 euros de revenus mensuels, comme l’écrit Jeune Afrique.

Arguments (...)

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