Climat: Quatre ONG restent déterminées à attaquer l'Etat français

Les associations à l'origine de la campagne "l'Affaire du siècle" ont confirmé jeudi leur détermination à attaquer l'Etat en justice pour non-respect de ses engagements climatiques. /Photo d'archives/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - Les associations à l'origine de la campagne "l'Affaire du siècle" ont confirmé jeudi leur détermination à attaquer l'Etat en justice pour non-respect de ses engagements climatiques, après une rencontre avec Edouard Philippe et François de Rugy.

Notre affaire à tous, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), Greenpeace France et Oxfam France menacent de déposer un recours en plein contentieux devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir de l'Etat des engagements supplémentaires.

Le Premier ministre et le ministre de la Transition écologique n'ont annoncé aucune nouvelle mesure, ont déploré les représentants des ONG, à qui une réponse écrite dans les prochains jours a été promise.

"Nous sommes déterminés à déposer le recours comme c'est prévu à la mi-mars", a dit la directrice générale la FNH, Cécile Ostria, à des journalistes après la rencontre à Matignon.

"On n'a pas d'élément laissant penser que le gouvernement va rehausser son action pour lutter contre le dérèglement climatique, donc ça veut dire qu'on reste déterminé à déposer ce recours et à aller jusqu'au bout en justice", a déclaré le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard.

Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, a abondé dans le même sens et jugé que "l'action du gouvernement n'est pas à la hauteur et ses engagements ne sont pas tenus".

La pétition "l'Affaire du siècle" soutenant la démarche en justice a recueilli plus de deux millions de signatures.

Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a expliqué que le Premier ministre et lui-même avaient détaillé l'action de l'exécutif et donné "des exemples concrets qui montrent que la France est à la pointe dans le monde, en Europe, dans la lutte contre le dérèglement climatique".

"Nous devons continuer les efforts, nous devons continuer à lutter avec acharnement contre les émissions de gaz à effet de serre", a-t-il ajouté.

Edouard Philippe a invité dans un communiqué "tous les Français qui ont signé cette pétition" à s'investir dans le grand débat national lancé jusqu'au 15 mars, "pour contribuer à identifier les mesures qui permettront de mieux accompagner les Français qui souhaitent agir pour le climat".

"Si sortent du grand débat de nouvelles propositions, de nouvelles exigences sur ces questions de climat, évidemment ce sera un levier d'action supplémentaire pour les années qui viennent", a dit François de Rugy.

Des propositions seront présentées pour accroître l'exemplarité de l'Etat, sur le soutien au vélo et au covoiturage, la suppression du plastique jetable, la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments et une alimentation plus durable, poursuit le communiqué du Premier ministre.

François de Rugy a rappelé les annonces faites mercredi par le président Emmanuel Macron, dont un soutien de 700 millions d'euros pour développer une filière de batteries pour automobiles ou la pérennisation du bonus pour l'acquisition de véhicules électriques.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)