Climat : Le mois d’octobre 2023 bat le record du mois d’octobre le plus chaud jamais relevé

Le mois d’octobre 2023 est le mois d’octobre le plus chaud jamais mesuré sur Terre. Un signe de plus de l’impact du changement climatique (photo d’illustration montrant le glacier du Rhône et son lac glaciaire, en 2021).
FABRICE COFFRINI / AFP Le mois d’octobre 2023 est le mois d’octobre le plus chaud jamais mesuré sur Terre. Un signe de plus de l’impact du changement climatique (photo d’illustration montrant le glacier du Rhône et son lac glaciaire, en 2021).

ENVIRONNEMENT - Mois après mois, les records s’enchaînent avec une régularité effrayante sous l’effet du changement climatique. À l’échelle mondiale, le mois d’octobre 2023 est le mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré sur Terre, pulvérisant le précédent record qui datait de 2019, a annoncé l’observatoire européen Copernicus ce mercredi 8 octobre. Cette année, juin, juillet, août et septembre avaient déjà été records et placent pour l’heure 2023 1,43 °C au-dessus du climat des années 1850-1900, l’ère pré-industrielle.

Climat : après un mois de septembre « extrême », 2023 se rapproche tout près du 1,5 °C de réchauffement

Le mois écoulé, avec une moyenne de 15,38 °C à la surface du globe, dépasse le record précédent de 0,4 °C, selon Copernicus. Une anomalie « exceptionnelle » pour les températures mondiales, a déploré le programme de l’Union européenne, qui prévient que 2023 devrait logiquement à son tour battre le record de l’année la plus chaude jamais relevée, qui remonte pour le moment à 2016.

Car la tendance se poursuit même aux premiers jours de novembre. C’est notamment cas sur le continent européen, qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, et qui a enregistré un nouveau record de chaleur ce week-end.

Mais plus que la température à la surface de la terre, ce sont surtout les records dans les océans qui inquiètent les scientifiques. Les courbes des températures y sont montées en flèche ces derniers mois, alors que le phénomène El Niño s’ajoutait aux effets du changement climatique pour faire grimper le thermomètre. Ce phénomène cyclique au-dessus du Pacifique culmine en général autour de la période de Noël.

Avertissement supplémentaire avant la COP28

Ces nouveaux records, qui se traduisent par des sécheresses synonymes de famines, des incendies dévastateurs ou des ouragans renforcés, viennent étayer les avertissements lancés par les scientifiques, en particulier à quelques semaines de la Cop 28, la 28e conférence climatique des Nations unies, qui sera organisée à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.

Dans un communiqué, Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus, a déclaré qu’avec ces données « le sentiment de devoir prendre d’urgence des mesures climatiques ambitieuses à l’approche de la Cop 28 n’a jamais été aussi fort ».

La conférence doit établir cette année le premier bilan officiel de la limite emblématique (+1,5 °C) de l’accord de Paris, qui pourrait être franchie en 2030-2035 selon le GIEC. Plus encore, au printemps dernier, l’Organisation météorologique mondiale estimait que cette barre serait dépassée pour la première fois sur 12 mois consécutifs, au cours des cinq prochaines années.

Il faudra toutefois mesurer le 1,5 °C en moyenne sur plusieurs années pour considérer le seuil atteint du point de vue climatique. Le climat actuel est considéré comme réchauffé d’environ 1,2 °C par rapport à 1850-1900, sous l’effet des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. « La vie sur la planète Terre est en état de siège », ont averti fin octobre un groupe d’éminents scientifiques dans un rapport alarmant, constatant les « progrès minimes » des humains pour réduire leurs rejets de CO2.

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