Climat et biodiversité, les deux jambes de la transition écologique

La déforestation, ici dans les Alpes françaises, est catastrophique pour la biodiversité.  - Credit:ANTOINE BOUREAU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
La déforestation, ici dans les Alpes françaises, est catastrophique pour la biodiversité. - Credit:ANTOINE BOUREAU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Du fait de ses impacts croissants sur les sociétés, le réchauffement climatique s'est imposé au cœur du débat public. Si la majorité des citoyens n'a pas lu les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), les vagues de chaleur, l'intensification des tempêtes, la multiplication des événements extrêmes se chargent de leur rappeler l'ampleur des dérèglements climatiques et l'urgence de l'action.

Malgré sa documentation par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes), l'équivalent du Giec pour la biodiversité, les risques induits par l'érosion de la biodiversité restent de leur côté moins bien perçus. Leurs liens avec les changements climatiques sont sous-estimés, comme si climat et biodiversité pouvaient faire l'objet de traitements séparés. Cette vision dichotomique est trompeuse. On ne peut agir efficacement face au réchauffement climatique sans s'occuper de biodiversité, et vice-versa.

Carbone fossile, carbone vivant

Les scientifiques du Giec nous l'expliquent depuis leur premier rapport d'évaluation (1990). Le climat est un problème de stock. Pour enrayer le réchauffement de la planète, il ne suffit pas d'abaisser les émissions de gaz à effet de serre. Il faut stabiliser leur stock dans l'atmosphère. Autrement dit, atteindre la neutralité climatique en réduisant les émissions – le flux entrant dans le stock – jusqu'au niveau du flux sortant, con [...] Lire la suite