«Le clientélisme et la corruption sont importants»

Antonin Varenne, auteur de polars et de romans d’aventures, a vécu un an en Guyane. Il livre son analyse de la crise en cours.

Son dernier roman, Equateur (Albin Michel) qu’il dédicacera ce week-end au festival Quais du polar, à Lyon, doit beaucoup à la Guyane. Il témoigne depuis la Creuse.

«Tout le monde semble profiter de ce mouvement pour exprimer ses revendications. D’un côté des agriculteurs qui attendent des subventions, de l’autre des compagnies minières qui demandent plus de droits d’exploitation. Parmi la population, il y a aussi des catégories "mises en grève" : par exemple les Chinois, qui tiennent boutique en Guyane depuis longtemps, qui ne demandent rien à l’Etat mais à qui on a "demandé" de fermer leurs magasins.

«Cette grève exprime un ras-le-bol général. La vie est chère en Guyane, en partie parce que les salaires des fonctionnaires y sont majorés de 40 % et que le marché s’ajuste à la hausse. Tout ce qui est consommé arrive par avion et bateau de la métropole. Un surcoût énorme. Le clientélisme et la corruption sont importants, dans toutes les catégories professionnelles - quand j’y vivais, un officier de gendarmerie était jugé pour avoir racketté les pirogues, sur le fleuve Approuague, qui ravitaillaient les camps d’orpaillage illégal.

«Le côté très positif, c’est que c’est une belle société cosmopolite. A Roura, le village où nous vivions près de Cayenne, nos voisins étaient laotiens, ex-boat-people arrivés dans les années 80. Il y avait des petits commerces chinois, des Brésiliens, des Amérindiens, des Créoles, des "expatriés"… Le climat social, compte tenu des disparités économiques et ethniques, y était très bon.

«Le fait que Paris y maintienne une économie viable a des conséquences : l’attrait de la Guyane pour des voisins dans des situations de pauvreté catastrophique, donc une immigration importante. Et cet équilibre économique réduit (ou maintient sous un seuil critique) les tensions entre classes sociales, même si (...)

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