#CleanTok, du ménage au surmenage

Parce que ça détend, que ça donne des idées ou parce que votre petit péché mignon, c’est le parfum de la lessive et de la javel relevé d’une pointe de vinaigre blanc (on vous voit) : il y a toujours une bonne raison de se perdre sur le #CleanTok.

Pour les profanes, le hashtag #CleanTok, c’est ce segment du réseau social consacré au ménage.

Un monde peuplé de Marie Kondo 2.0 qui époussettent, lavent, trient et rangent les choses dans des boîtes. A priori, une tendance TikTok plutôt positive donc.

Sauf que le rangement à outrance peut déranger votre esprit, avertit le quotidien britannique The Guardian.

Qu’y a-t-il de mal à faire “un peu de place” dans son armoire ou “un peu de propre” dans son appartement ? Surtout quand ça s’accompagne du sentiment de faire “le ménage dans sa tête” ?

D’après la psychologue Cassandra Jay, interviewée par le site d’information britannique Thred, “si on se met trop de pression pour se débarrasser d’un maximum d’affaires, au point de vouloir les faire entrer dans l’équivalent d’un de ces bacs de contrôle d’accès dans les aéroports […], on risque d’en sortir épuisé”.

Un placard organisé selon la méthode The Home Edit dans l’entreprise d’événementiel dirigée par Seri Kertzner, à New York, en mars 2019.. PHOTO TONY CENICOLA/THE NEW YORK TIMES
Un placard organisé selon la méthode The Home Edit dans l’entreprise d’événementiel dirigée par Seri Kertzner, à New York, en mars 2019.. PHOTO TONY CENICOLA/THE NEW YORK TIMES

“En plus, les gens estiment que toutes ces choses témoignent de ce qu’ils ont fait et de ce qu’ils sont, ce qui ne fait qu’accroître leur stress et leur aliénation”, complète la psychologue.

Pourtant, cette tendance a atteint des sommets sans précédent puisque, d’après The Guardian, le hashtag #CleanTok a été vu plus de 110,4 milliards de fois sur TikTok. C’est beaucoup.

“Jamais auparavant
les perfectionnistes
du ménage
n’avaient retiré
autant d’objets
de leur boîte
pour les mettre
dans d’autres boîtes.”

Le quotidien britannique “The Guardian”

“Le besoin constant de suivre ces tendances en matière de tri et d’organisation provoque un véritable stress mental et physique”, explique au Guardian Sian Pelleschi, présidente de l’Association des professionnels du tri et de l’organisation (ça existe).

Vérification de l’espacement des rideaux dans la maison de Steven Gambrel, architecte d’intérieur, à Sag Harbor, dans l’État de New York, en novembre 2011. 
“Le besoin constant de suivre ces tendances en matière de tri et d’organisation provoque un véritable stress mental et physique”, explique Sian Pelleschi, la présidente de l’Association des professionnels du tri et de l’organisation, au quotidien britannique “The Guardian”.. PHOTO ERIC STRIFFLER/THE NEW YORK TIMES

“Dans certains cas,
les gens perdent
la capacité à faire
la différence entre
une tendance
et une méthode
qui peut leur être
bénéfique. Ils se
sentent dépassés
et désespérés
par toutes ces modes
et toutes ces méthodes
d’organisation.”

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