Classes vides, jeux de société... À quoi sert la dernière semaine d'école avant les vacances d'été?

Classes vides, jeux de société... À quoi sert la dernière semaine d'école avant les vacances d'été?

Jean-Michel Blanquer, l'ancien ministre de l'Éducation nationale, avait affiché son ambition de "reconquérir" le mois de juin. Mais rien n'a vraiment changé cette année: en pratique, de nombreux écoliers, collégiens et lycéens sont déjà en vacances depuis plusieurs jours - même si la date officielle des congés d'été est fixée à ce jeudi 7 juillet après les cours.

"Au collège, les élèves ont arrêté d'aller en cours fin juin", pointe auprès de BFMTV.com Alexis Torchet, le secrétaire national du Sgen-CFDT. "Au lycée, les élèves ne viennent plus depuis le début du mois de juin."

Ces absences sont notamment liées au calendrier des examens: les épreuves écrites du brevet se sont tenues en fin de semaine dernière, celles du bac à partir du 15 juin avec la philosophie, suivie de l'écrit de français le lendemain pour les élèves de première, avant l'oral de français pour ces derniers et le grand oral en terminale à partir du 20 juin.

Un accueil "théorique"

Si les collèges et lycées sont cependant toujours ouverts, rares sont ainsi les collégiens et lycéens à s'y rendre. "Au collège, quand les conseils de classe sont passés, les classes ont tendance à se vider", observe Jean-Rémi Girard, le président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), pour BFMTV.com.

La venue d'élèves est "rarissime", abonde Alexis Torchet. Sauf pour ceux et celles qui n'ont pas de solution d'orientation, précise-t-il. L'accueil est donc "théorique". Et globalement, les cours sont suspendus.

"Lors de la dernière semaine, les enseignants sont mobilisés pour les corrections du brevet, assistent aussi à des réunions pédagogiques, préparent la prochaine rentrée, s'organisent pour la constitution des classes. Les élèves ne sont pas refusés mais il n'y a plus d'activité d'enseignement."

Des activités récréatives

S'il assure que les collégiens qui souhaitent venir sont toujours accueillis et que les enseignants sont toujours présents, "on est plus sur des activités récréatives avec des occupations culturelles et sportives". Le planning de l'année scolaire est donc bouleversé: il n'y a plus mathématiques de 8h à 9h et anglais de 9h à 10h. Mais plutôt jeux de société et films.

"On ne va pas faire cours à quatre élèves", continue Jean-Rémi Girard. "Et puis on a aussi tendance à regrouper les élèves indépendamment de leur classe, voire de leur niveau. Ce qui rendrait l'enseignement d'une discipline compliquée."

Difficile de lutter contre cet absentéisme, qui commence parfois deux semaines avant la date officielle des vacances, remarque encore Jean-Rémi Girard. "On ne va pas transférer une punition d'une année sur l'autre." Plus possible non plus de faire pression avec le bulletin: ils ont tous été remplis et transmis. "Ce n'est pas vraiment une tolérance à l'absentéisme mais un état de fait", constate-t-il.

Au primaire, "ce n'est pas de la garderie"

La situation est différente dans les écoles. "Au primaire, on a beaucoup plus d'élèves présents jusqu'à la fin", indique à BFMTV.com Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat Snuipp-Fsu. "C'est d'ailleurs souvent une semaine importante pour clore l'année."

Ainsi, dans les écoles maternelles et élémentaires, les enfants ont cours jusqu'à la fin. "Ils ont classe de la même manière que le reste de l'année, le fonctionnement est le même qu'en temps ordinaire", assure à BFMTV.com Jean-Marc Marx, représentant du Sgen-CFDT en charge du premier degré.

Et même si les carnets de réussite et livrets scolaires ont déjà été remplis, les enfants continuent de travailler.

"On reste dans une ambiance scolaire, d'autant que si on lève le pied, ça devient vite plus difficile de gérer la classe", pointe pour BFMTV.com Laurent Hoefman, le président du Syndicat national des écoles (SNE).

"Ce n'est pas de la garderie", résume Guislaine David, même si elle reconnaît tout de même que le programme est allégé. "On est peut-être un peu plus souple et un peu moins exigeant avec les enfants", admet la porte-parole du Snuipp-Fsu, le syndicat majoritaire des enseignants du premier degré.

Un allègement des contenus progressif, explique Jean-Marc Marx, le représentant du Sgen-CFDT. "On est toujours dans les apprentissages, on fait beaucoup de révisions, mais on aborde les choses de manière plus ludique et la pression est relâchée. Il n'y a que le dernier après-midi où l'on va davantage être dans quelque chose de plus ludique et convivial pour se dire au revoir."

Rendez-vous pour toutes et tous à la rentrée scolaire, programmée le jeudi 1er septembre 2022.

Article original publié sur BFMTV.com