« Clarisse Agbegnenou : l’Olympe pour Athéna » sur France 2, un docu sur l’exploit d’une mère qui se prépare aux JO de Paris
Après sa double médaille d’or à Tokyo, Clarisse Agbegnenou a choisi de mettre sa vie de femme, de mère et d’athlète sur le même plan.
JO DE PARIS 2024 - Un combat digne de la déesse grecque de la guerre. Clarisse Agbegnenou : l’Olympe pour Athéna, diffusé ce mardi 13 août à 23 h 10 sur France 2, retrace le parcours de la judoka française la plus titrée de l’Histoire, de sa grossesse aux deux médailles de bronze et d’or décrochées aux Jeux olympiques de Paris, alors qu’elle est désormais mère.
« Je me suis toujours dit que si j’avais un enfant, j’arrêterais ma carrière. Parce que pour moi, il n’y avait pas de possibilité de faire les deux. C’était toujours l’idée que j’ai reçue, que j’ai eue », témoigne la quintuple championne d’Europe dans ce documentaire inspirant, pour lequel la sextuple championne du monde a été suivie pendant des mois.
Rapidement de nouveau au sommet de son art
C’est après avoir été couverte d’or lors des JO de Tokyo (championne olympique chez les -63 kg et par équipe) que Clarisse Agbegnenou a une révélation : sa carrière sportive ne doit plus écraser sa vie de femme. Elle veut devenir mère, tout en continuant d’évoluer au plus haut niveau en judo.
Mieux encore, elle désire plus que tout participer aux Jeux à domicile en 2024. « Plus on me disait que ce n’était pas possible, et plus je me disais mais en fait, si, ça va être possible », explique Clarisse Agbegnenou.
Et la championne veut aller vite pour prouver que son désir d’être mère et athlète n’est pas utopique. Athéna est née le 15 juin 2022, à un peu plus de deux ans de la date de sa possible entrée en lice aux Jeux olympiques de Paris. Cinq mois plus tard seulement, Clarisse Agbegnenou reprend la compétition, doucement. Puis 13 mois avant les JO, alors qu’Athéna à 11 mois, elle retrouve son titre de championne du monde à Doha, au Qatar. Un sixième sacre en individuel, rien que ça.
Derrière les succès, une remise en forme difficile
Sauf que la remise en forme n’a pas été aussi limpide que ses bons et rapides résultats sportifs le laissent paraître. Clarisse Agbegnenou : l’Olympe pour Athéna met justement en lumière toutes les difficultés qu’implique le retour au plus haut niveau sportif après l’accouchement. « Il y a tout à refaire, j’ai même l’impression de repartir au moment où j’ai commencé le judo », se désole l’intéressée dans le reportage, deux mois après la naissance de sa fille.
« Le poids à perdre, les hormones, l’allaitement… » sont autant d’obstacles à franchir. Pour retrouver sa catégorie de moins de 63 kg, Clarisse Agbegnenou doit perdre 10 kg. Elle doit aussi veiller à avoir un bon sommeil pour ne pas se blesser et garder un mental d’acier pour gagner ses combats. Une montagne de challenges avec un nourrisson.
D’autant que la judoka s’est ajouté un défi supplémentaire : convaincre la Fédération internationale de judo que son projet est viable, y compris en gardant sa fille auprès d’elle autant que faire se peut. Clarisse Agbegnenou n’a en effet pas l’intention de céder : Athéna doit faire partie de son projet « JO 2024 » et doit être présente non seulement aux entraînements, mais aussi aux compétitions.
Faire évoluer les mentalités
« La Fédé a su écouter », développe Clarisse Agbegnenou, interrogée par Le HuffPost, dans le cadre d’une interview au siège de son sponsor Danone, que vous pouvez retrouver en intégralité en tête de cet article. « Il a fallu communiquer. Je leur ai expliqué que si pendant les entraînements, elle a besoin de téter, je suis obligée de faire une pause », précise-t-elle. Grâce à son abnégation, et son refus d’écouter les critiques, Clarisse Agbegnenou a continué d’allaiter sa fille pendant toute sa préparation et pendant les JO de Paris.
La désormais quintuple médaillée olympique affirme qu’elle « ne s’est jamais sentie aussi forte » en judo. Non seulement sa petite fille a un pouvoir « apaisant » avant les compétitions, mais elle est aussi un véritable remontant et soutien moral, affirme-t-elle.
Seules zones d’ombre lors de ses premiers Jeux avec sa fille : sa bataille avec le Comité international olympique pour loger dans un hôtel plutôt qu’au village olympique, inadapté à la présence de sa fille. Celle qui a été aidée durant les Jeux de Paris par sa maman pour s’occuper d’Athéna souhaite « que les coparents soient conviés aux JO de Los Angeles 2028 » et rêve d’un deuxième village olympique dédié aux athlètes-parents.
Clarisse Agbegnenou est persuadée « qu’en 2028 il y aura plus de parents. Je pense qu’avec Athéna, nous avons donné envie à d’autres personnes d’avoir des enfants tout en continuant une carrière sportive ». Elle a en tout cas ouvert la voie.
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