Clara Luciani : "Le fait d'avoir écrit mon album en étant enceinte lui a donné sa direction"

Si je vous dis que votre premier album comprenait une forme de désolation, que le deuxième était comme une consolation et que ce troisième est davantage celui de la réconciliation, êtes-vous d’accord ?

Clara Luciani. Pas mal, je vais vous piquer la formule ! C’est vrai, il y a beaucoup de ça, d’acceptation, de résilience. Il y a un lâcher-prise, ça se sent dans l’écriture, les thèmes, même dans la pochette, ce plan serré que je n’aurais jamais accepté avant. Tout s’est fait naturellement, et le fait de l’avoir écrit en étant enceinte lui a donné sa direction. Les sujets sont intenses parce que moi-même j’étais vraiment intense à ce moment-là. J’étais dans une grande émotion, un chamboulement hormonal qui a fait que j’ai écrit des choses encore plus à fleur de peau. Ça m’a aussi amenée à parler de mes origines, d’où je viens et ou j’en suis.

Le mythe de l’artiste torturé existe-il vraiment ? Avez-vous eu plus de mal à écrire alors que tout allait bien ?

Oui, je trouve. La chanson Cette vie, qui ouvre le disque, est très positive. Ce n’est pas non plus la fête du slip, hein ! C’est accepter la vie avec ses hauts et ses bas. Mais c’était compliqué pour moi à écrire, car j’ai toujours été davantage dans le côté tourmenté. Mais après, dans l’album, on bascule un peu dans les ténèbres (elle rit).

Cet album évoque la maternité, mais au lieu d’écrire des chansons "sur" votre fils, vous faites des chansons "pour" votre fils. Vous vous adressez à lui. Pourquoi ?

Déjà parce qu’à ce moment-là, je ne le connaissais pas encore, pour être tout à fait honnête (elle sourit). Et aussi parce que, à travers ces chansons, j’avais envie de me raconter. Petite, j’adorais poser des questions sur comment était la vie avant que je naisse, aller regarder des photos… Ce disque, c’est un peu ça en musique. C’est un angle qui me permet de vivre ma maternité sans faire un album édulcoré, "cucu la praline". Je ne voulais pas tomber dans la mièvrerie.

Il est en effet beaucoup question d’héritage, de filiation, comme dans Mon Sang, Interlude, ou Ma mère, sublime. L’a-t-elle écoutée ?

Oui, et c’était bien intense ! (Elle rit) Là aussi, on est dans la réconciliation que vous évoquiez. L’amour que j’ai commencé à ressentir pour mon enfant quand j’étais enceinte m’a permis de comprendre le degré d’amour avec lequel ma mère m’aimait. C’est même plus que de...

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