Claire Guichard, suppléante de Gabriel Attal, indigne avec sa sortie sur les AESH

Claire Guichard, suppléante de Gabriel Attal, indigne avec sa sortie sur les AESH
Claire Guichard, suppléante de Gabriel Attal, indigne avec sa sortie sur les AESH

POLITIQUE - Devenir AESH « pour avoir les mercredis et les vacances scolaires » ? Claire Guichard, députée suppléante de Gabriel Attal, a provoqué un tollé parmi les élus de gauche ce samedi 28 janvier, après des propos jugés « hors sol » sur les accompagnants d’élèves en situation de handicap.

Lors de l’examen en commission des Finances du projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale le 27 janvier, l’élue des Hauts-de-Seine a pris la parole pour défendre les effets de la réforme des retraites, y compris pour les AESH. « La vie est faite de choix. Moi personnellement je connais beaucoup d’AESH, qui sont des mères qui ont arrêté de travailler à une époque pour s’occuper de leurs enfants. Elles choisissent ce statut pour avoir les mercredis et les vacances scolaires, et elles assument. Elles sont heureuses de ce qu’elles font, arrêtez de victimiser les professions », a-t-elle lancé.

Ses propos ont immédiatement provoqué un brouhaha en séance, le président LFI de la Commission Éric Coquerel s’indignant : « Je crois qu’on va aller voir ensemble des AESH chère collègue, parce que leur grande revendication, c’est que leur métier soit pris en considération » en termes de statut et de salaire, a répondu l’élu de Seine-Saint-Denis. « Dans les débats que nous avons eus précédemment, on a tous admis cette situation », a-t-il souligné.

Attal contredit (sans le savoir) sa suppléante

Éric Coquerel ne croyait pas si bien dire. Le jour même, Gabriel Attal reconnaissait la précarité du métier, contredisant presque en simultané (et sans le savoir) sa suppléante, comme l’a remarqué une consœur de BFMTV. « C’est un travail essentiel. C’est un métier qui reste précaire. (...) On revalorise le salaire, on permet aux AESH de pouvoir travailler davantage pour compenser cela », déclarait le ministre des Comptes Publics aux lecteurs du journal La Provence.

Ce samedi, les critiques à l’égard de Claire Guichard se sont multipliées. Le socialiste Arthur Delaporte a dénoncé des propos « hors sol », tandis qu’Olivier Faure ironisait : « Il y a des gens qui choisissent d’être payés une misère par vocation c’est sûr ». Sur la même ligne que Clémentine Autain, députée LFI. « Choisit-on la précarité, le manque de statut professionnel, un salaire en dessous de 1 000 euros ? C’est un choix politique ! », écrit l’élue de Seine-Saint-Denis.

« Tellement révélateur de la pensée profonde de ces gens : si vous êtes en galère, c’est votre choix, c’est de votre faute et nous n’y sommes pour rien », a aussi critiqué sur Twitter le communiste Ian Brossat. « Quand les masques des macronistes tombent sans vergogne », abonde le député du groupe LFI Rodrigo Arenas.

À droite, la maire du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati a également fustigé la déclaration de Claire Guichard. « Si vous aviez été comme moi, aide-soignante de nuit : vous sauriez que nul ne choisit ’la nuit’ pour être en vacances la journée », a-t-elle taclé.

Les AESH sont appelés à se mobiliser le 31 janvier lors de la deuxième journée de manifestation contre la réforme des retraites. Outre les revendications salariales et statutaires, certains syndicats réclament aussi une reconnaissance de pénibilité. « Accompagner des élèves en situation de handicap, parfois lourd, nécessite des gestes professionnels usants qui doivent être reconnus », fait notamment valoir SNUipp-FSU.

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