“Cité des clowns” : un inconnu accède à la mairie de Johannesburg

Le média sud-africain News24 ne cache pas son désarroi après l’élection à la tête de Johannesburg d’un conseiller ayant recueilli à peine 1 % des voix lors du dernier scrutin municipal, en novembre 2021. “Bienvenue dans la cité des clowns”, écrit le rédacteur en chef, Adriaan Basson, dans un éditorial détaillant les coulisses cette accession au pouvoir à la faveur de “l’une des combines politiques les plus folles de l’histoire politique sud-africaine”.

Car Thapelo Amad, membre du minuscule parti musulman Al-Jama-ah, n’était pas destiné à devenir maire de la capitale économique sud-africaine. Il a été élu par le conseil municipal le 27 janvier à la suite d’un vote de défiance engagé contre l’ancienne édile Mpho Phalatse, élue lors des précédentes élections, après l’effondrement d’une coalition d’opposition au Congrès national africain (ANC), qui gouverne l’Afrique du Sud.

Les élections municipales de 2021 ont été marquées par la fin de l’hégémonie de l’ANC, dont le score au niveau national est tombé sous la barre des 50 % pour la première fois depuis l’élection à la présidence de Nelson Mandela, en 1994.

Conséquence : au niveau local, de nombreuses municipalités sont désormais dirigées par des coalitions. À Johannesburg, l’équilibre est particulièrement instable. L’élection de Thapelo Amad est ainsi le résultat d’intenses tractations politiques.

Choix par défaut

Le conseiller a été porté à la tête de la ville grâce aux voix des conseillers municipaux de l’ANC et de l’EFF, un parti de gauche radicale dirigée par le populiste Julius Malema. Mais il est un choix par défaut, alors que les deux partis se disputent encore le partage du pouvoir au sein de plusieurs municipalités de la région.

L’ANC et l’EFF ont donc propulsé à la tête d’une ville de plus de 5 millions d’habitants un inconnu sans expérience de la gestion des affaires publiques en attendant de régler leurs différends. Son “règne” pourrait s’achever sitôt un accord trouvé.

Pour News24, la saga révèle la fragilité des diverses alliances sur fond de lutte pour le contrôle de l’attribution des marchés publics. “C’est une mauvaise nouvelle pour les habitants de Johannesburg, qui ont besoin que chaque centime soit dépensé avec sagesse afin de réparer les infrastructures qui tombent en ruine”, conclut Adriaan Basson.

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