Ciotti estime que la droite ne doit pas prendre Zemmour pour "cible"

Eric Ciotti en 2017 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Eric Ciotti en 2017 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Vers un nouveau rapprochement entre Éric Zemmour et Éric Ciotti? Candidat à l'investiture LR, ce dernier a répété mardi qu'il voterait pour le polémiste face à Emmanuel Macron en cas d'hypothétique second tour entre les deux hommes, en appellant à ne pas prendre Zemmour "pour cible".

"Aujourd'hui, je récuse ceux qui, même dans ma famille politique, ont pris Eric Zemmour pour cible: je ne crois pas que ce soit la bonne méthode", a souligné le député LR sur CNews.

"Entre Emmanuel Macron et Eric Zemmour j'ai dit que je voterais Eric Zemmour (qui n'est pas encore candidat, ndlr). Je le redis aujourd'hui", mais "je suis convaincu aujourd'hui que le seul candidat qui peut gagner sera issu de la famille des Républicains", a-t-il nuancé.

Mais "le constat que dresse Eric Zemmour, à bien des égards, je le partage, disons qu'on a le même. Ce n'est pas parce qu'Eric Zemmour dit des vérités que de façon un peu stupide on est contraint de dire l'inverse", considère le député des Alpes-Maritimes.

Le doute à droite

Début septembre, une précédente sortie d'Eric Ciotti sur le sujet avait déjà semé le trouble à droite.

Mardi, le patron des députés LR Damien Abad a appelé à éviter tout autant la "diabolisation" que "l'allégeance" et la "banalisation" du polémiste Eric Zemmour, adepte de la théorie complotiste du "grand remplacement" de la population européenne par une population immigrée.

"Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il faut faire un clin d'oeil à Eric Zemmour. Eric Zemmour, c'est notre adversaire politique, ni un allié actuel, ni un allié potentiel dans l'avenir", avait-il insisté en conférence de presse.

"Quand on est président de la République, on ne traite pas des phénomènes migratoires matin midi et soir (...) J'attends très clairement des propositions du pseudo candidat sur la question de la désertification médicale, la revalorisation du travail, le Ségur de la santé, sur l'écologie, la question du handicap", a poursuivi Damien Abad, qui avait déjà proposé un débat à Eric Zemmour.

Damien Abad a tout autant critiqué la tonalité "moralisatrice" d'En Marche face aux propos de d'Eric Zemmour: "C'est ce qu'on a connu dans les années 90 avec la montée du Front National (...) Ca fait des effets d'estrade mais ca n'a absolument aucun impact sur l'électorat, bien au contraire ça hystérise".

Article original publié sur BFMTV.com