Cinquième nuit de protestations en Géorgie, le Canada annonce des sanctions
La police de la capitale géorgienne a de nouveau dispersé des milliers de manifestants lundi soir, après que plus de 200 personnes ont été arrêtées au cours des quatre dernières nuits de protestation contre la décision du gouvernement de suspendre les négociations d'adhésion à l'UE jusqu'en 2028.
Le ministère géorgien de l'Intérieur a déclaré lundi que 224 manifestants avaient été arrêtés pour des raisons administratives et trois pour des raisons pénales.
À ce jour, 113 policiers ont également dû recevoir des soins médicaux et trois autres ont été hospitalisés à la suite d'affrontements avec les manifestants, qui ont lancé des feux d'artifice sur les forces de l'ordre.
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, affirme que de nombreux manifestants arrêtés présentent des plaies à la tête et au visage, notamment des fractures des os et des blessures au niveau des yeux.
Des avocats représentant les détenus indiquent que plusieurs d'entre eux ont été battus entre leur arrestation et leur transport vers les centres de détention.
Le Canada annonce des sanctions
Face à cette répression violente, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Jolie, a exprimé sa solidarité avec le peuple géorgien.
Elle a par ailleurs annoncé que le Canada suivrait l'exemple des pays baltes en imposant des sanctions à "ceux qui répriment les manifestations en Géorgie".
"Nous sommes très préoccupés par ce que la Russie tente de faire en Géorgie et nous sanctionnerons les personnes, les entreprises, les entités responsables de violations des droits de l'Homme ou de corruption sur la base de notre propre régime de sanctions", déclare-t-elle.
Le gouvernement géorgien a décidé de suspendre les négociations d’adhésion du pays à l’UE jusqu’en 2028, au moins, après que le Parlement européen a mis en doute la légitimité des récentes élections législatives remportées par le parti Rêve géorgien.
Cinq jours plus tard, les manifestations ont dépassé la capitale pour s'étendre à d’autres villes, et plusieurs écoles et universités géorgiennes ont organisé des grèves et des protestations.