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Cinéma. “The Viewing Booth”, quand le documentaire est une fenêtre sur la conscience

Inédit en France, le documentaire expérimental du réalisateur israélien Ra’anan Alexandrowicz, The Viewing Booth, explore ce qui peut se passer dans nos âmes quand nous regardons des vidéos filmées en Palestine occupée. Des images peuvent-elles changer notre vision du monde ?

Que nous arrive-t-il quand nous regardons un documentaire ? Comment digérons-nous les informations qui défilent à l’écran ? Le film peut-il nous influencer, nous faire changer d’avis ? Ou nos convictions sont-elles enracinées au point que cette expérience soit vouée à l’échec ?

Toutes ces questions passent par la tête de ceux qui regardent The Viewing Booth [“La cabine de projection”], le nouveau documentaire de Ra’anan Alexandrowicz. Ce cinéaste né en Israël, âgé de 50 ans, est également scénariste et monteur. À son actif, il a d’autres documentaires encensés, comme Voyage en terre perdue [2001], qui suivait un groupe de touristes palestiniens en Israël, et La Loi des plus forts [2011], sur le système judiciaire au sein des Territoires occupés. Cette fois-ci, Alexandrowicz embarque les spectateurs dans un voyage aux confins de leur conscience. Ils sont invités à passer soixante-dix minutes avec le réalisateur et sa protagoniste, une jeune Américaine juive, dans un espace confiné (une sorte de laboratoire) où nous sommes témoins de ses réactions face à des extraits vidéo. Le public la voit et l’entend, observe ses réactions et en apprend sur lui-même au passage.

Les questions du hors-champ

L’idée est simple. Alexandrowicz, qui a quitté Israël en 2016 et vit désormais à Philadelphie avec sa famille, a invité plusieurs étudiants volontaires à venir à son “labo”. Il les a installés devant un écran, sur lequel il a diffusé des images filmées dans les Territoires [soit dans les portions de la Cisjordanie et de la bande de Gaza qu’Israël occupe depuis 1967] et accessibles sur YouTube. Certains extraits avaient été fournis par l’ONG B’Tselem, le centre israélien d’information sur les droits humains dans les Territoires occupés. D’autres sont issus de sources plus conservatrices et ancrées à droite.

[...] Retrouvez cet article sur Courrier international

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