Le cinéma réclame des États généraux, Agnès Jaoui résume très bien pourquoi

CINEMA - « Tirer un signal d’alarme au nom de l’amour du cinéma » : voilà l’objectif d’un collectif informel constitué notamment de producteurs.rices, réalisateurs.rices, distributeurs.rices, techniciens.iennes indépendants qui organisait, ce jeudi 6 octobre à l’Institut du Monde Arabe à Paris, un appel à des « États généraux du cinéma ». Confrontés à une chute de la fréquentation des salles obscures depuis la pandémie, tous s’inquiètent de l’avenir d’un système de financement unique au monde et « interpellent ardemment » le gouvernement.

Parmi les nombreuses personnalités du monde du cinéma venues assister à cette réunion extraordinaire, l’actrice et réalisatrice Agnès Jaoui a livré un discours drôle et lucide qui résume bien les enjeux qui motivent cet appel à des États généraux. Son intervention de 5 minutes est à découvrir en vidéo en tête de cet article.

Celle à qui l’on doit Le goût des autres ou Place Publique évoque ainsi l’impact de la pandémie, l’avènement accéléré des plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon Prime Video, la désaffection des salles ou encore la suppression de la redevance télé quand Arte ou France Télévision font partie des gros financeurs de la création cinématographique française.

« S’il le faut, allons dans la rue »

Alors que les salles obscures ont connu un mois de septembre noir avec 7,32 millions d’entrées, le plus bas depuis que les années 1980 et le début des statistiques (à l’exception de 2020), l’auditorium de l’Institut du Monde Arabe était ce jeudi plein à craquer pour écouter cet appel. « On se presse autour du cinéma, c’est un bon signe, c’est déjà une réussite », augurait Jack Lang, ancien ministre de la culture et président de l’IMRA, dans son mot d’accueil.

Dans la salle, toutes les générations sont représentées : les plus anciens évoquent leur participation aux États généraux de 1968, le réalisateur Arthur Harari, César du meilleur scénario original cette année pour Onoda, interroge l’équilibre entre art et industrie tandis que de jeunes étudiants de l’École nationale supérieure Louis-Lumière s’inquiètent de leur avenir professionnel.

Les seuls qui manquent à l’appel sont les pouvoirs publics. « Le ministère de la culture de Rima Abdul Malak et le CNC ont été conviés, mais ils n’ont pas répondu présents », martèlent tout au long de l’après-midi les membres du collectif qui attendent une « vraie politique culturelle » en guise de réponse du gouvernement. « Et s’il le faut, allons dans la rue pour les obliger à nous écouter », lancent déjà certains.

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