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Cinéma: avec «L'Enlèvement», Marco Bellocchio poursuit l’exploration des fondations de l’Italie

AFP - LOIC VENANCE

Bon pied bon œil, le maestro Marco Bellocchio, 83 ans, revient dans L’enlèvement sur un fait divers qui a bouleversé l’Italie des années 1850 : l’arrachement d’un enfant juif, Edgardo Mortara, à sa famille par le Vatican.

À Bologne, en 1858, les soldats du pape font irruption chez la famille Mortara et enlèvent Edgardo leur fils de 7 ans. L’enfant aurait été baptisé en douce par une servante inquiète pour le salut de son âme : aux yeux du Vatican il est donc « chrétien pour l’éternité ».

De film en film, Marco Bellocchio ne cesse d’explorer les fondations de son pays et de pourfendre ses institutions. Ici, c’est à l’Église qu’il réserve ses piques, pointant son antisémitisme, montrant le pape Pie IX comme un politicard de bas étage, usant de l’affaire Mortara pour redorer son image auprès des catholiques italiens.

Timide réaction du Vatican

Le film est monté comme un thriller, baigné de ténèbres. Quand il ne fait pas d’humour grinçant, Bellocchio procède par mouvements musicaux opératiques, mettant l’accent sur le désespoir des parents.

À sa sortie en Italie en mai dernier, le film a fait réagir le Vatican qui a reconnu ses torts, sans néanmoins demander pardon pour l’enlèvement.


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