Cinéma: «Se souvenir d'une ville» de Jean-Gabriel Périot ou comment raconter la guerre

«Se souvenir d'une ville» de Jean-Gabriel Périot: le cinéaste -que l'on aperçoit à gauche face à son témoin Dino Mustafić - met en scène son équipe de tournage, en plan large à l'image, mais sans commentaire ni musique. Équipé d'une oreillette, il reçoit la traduction simultanée du récit de ses témoins du siège de Sarajevo.

Sur les écrans ce mercredi 13 novembre, le film du documentariste Jean-Gabriel Périot, « Se souvenir d'une ville ». Il est le fruit d'un long processus de documentation, de recueil de témoignages, visuels et d'entretiens, de fréquents voyages à Sarajevo, ville dont le siège de quatre ans (le plus long de l'histoire contemporaine nous disent les manuels d'histoire), reste une tache de honte au front de l'Europe. C'est le regard d'un cinéaste et un regard de cinéma sur la guerre. Pourquoi et comment la raconter ?

Ce sont des images, des récits et témoignages d'une séquence de la guerre en ex-Yougoslavie, mais le contexte historique, politique du conflit n'est pas abordé dans le film de Jean-Gabriel Périot. Ce n'est pas un film destiné à documenter la guerre en ex-Yougoslavie au sens journalistique du terme, mais le récit croisé de jeunes hommes, des alter ego du cinéaste, également cinéastes eux-mêmes (amateurs alors), témoins et acteurs forcés d'une guerre dans leur ville, Sarajevo, dont le nom n'apparaît pas dans le titre. Ils s'appellent Nedim Alikadić, Smail Kapetanović, Dino Mustafić, Nebojša Šerić-Shoba et Srđan Vuletić. On a souvent présenté la guerre en ex-Yougoslavie comme une guerre de religion. Là, les confessions et le passé des uns et des autres ne sont pas identifiés. Ce qui importe, c'est comment ils ont vécu cette séquence, et ce qu'ils en ont fait d'un point de vue cinématographique.

Dans la ville assiégée

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