"Ci-gît la souveraineté nationale": Roussel accuse Macron de "se comporter en serpillière" après le départ de Breton
Un départ qui met en colère. Fabien Roussel, le patron du Parti communiste, a fait savoir son grand agacement après la démission du commissaire européen Thierry Breton ce lundi.
Bien que proposé par Emmanuel Macron pour un second mandat qui devait commencer dans les prochains jours, le désormais ex-commissaire explique dans un courrier publié sur X que son profil aurait été retiré du casting final sur demande de la présidente de la commission Ursula von der Leyen elle-même.
"C’est donc Madame Van der Leyen (sic) qui choisit qui représente la FRANCE à la Commission européenne. Le Président de la République se comporte en serpillière en exécutant ses ordres. Ci-gît la souveraineté nationale", regrette Fabien Roussel sur X.
"On touche le fond"
Avant d'ajouter: "Quelles que soient nos opinions sur Thierry Breton, en rejetant le choix de la France, Madame Van Der Leyen (sic) s’assoit sur notre souveraineté comme jamais depuis Maastricht. On savait les nations niées mais là, on touche le fond."
Les relations entre la dirigeante allemande et Thierry Breton étaient notoirement tendues depuis que ce dernier avait pris la tête au printemps d'une fronde au sein de l'exécutif bruxellois pour contester le style de direction de la présidente, jugé peu collectif.
Le commissaire français, un temps ministre de l'Économie sous Jacques Chirac, s'était ensuite publiquement interrogé sur l'éthique d'Ursula von der Leyen. La nomination fin janvier de l'eurodéputé allemand Markus Pieper au poste d'émissaire chargé des petites et moyennes entreprises, avait en effet fait grincer des dents.
Le macroniste Stéphane Séjourné en pole position
Et pour cause: le poste, très bien rémunéré, revenait à l'un de ses collègues de la CDU, son propre parti. Ce recrutement avait donné lieu à des accusations de favoritisme politique à son encontre.
La polémique avait abouti à un vote de défiance du Parlement européen contre Ursula von der Leyen, en pleine campagne pour les élections européennes de juin, et finalement au retrait de Markus Pieper.
Emmanuel Macron a proposé de son côté le nom de Stéphane Séjourné, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, comme commissaire européen à la place de Thierry Breton.
Manifestement soucieuse de désamorcer la polémique, l'Élysée assure que le président de la République a toujours défendu l’obtention pour la France d’un portefeuille clé de Commissaire européen, centré sur les enjeux de souveraineté industrielle, technologique et de compétitivité européenne.
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont échangé tout l'été sur cette nomination et sur le portefeuille souhaité par la France en cohérence, a appris BFMTV auprès de l'Élysée. Ce serait donc dans un tel contexte que Thierry Breton aurait pris acte de son éviction et présenté sa démission.