Chypre: une manifestation violente, raciste, anti-migrants tourne mal à Limassol

AFP - ALEX MITA

La deuxième ville de Chypre se remet doucement du chaos. À Limassol, une manifestation raciste a tourné vendredi soir aux émeutes et aux pugilats anti-migrants, faisant plusieurs victimes parmi les passants et les commerçants du front de mer. La police, qui a semblé dépassée par les évènements, a annoncé ce samedi treize arrestations dont celle de l'organisateur de la marche.

La police avait mobilisé 150 forces anti-émeutes pour cette marche annoncée. Mais les 200 manifestants masqués et armés pour certains de battes de baseball et de cocktails Molotov ont quand même pu s'en donner à cœur joie.

Sur la promenade de Molos, dans ce décor de carte-postale, aux chants de « Chypre est grecque », ils ont rapidement pris pour cible les étrangers, d'après des témoins cités par la presse locale.

Ainsi, un homme d'origine syrienne s'est retrouvé encerclé puis battu jusqu'au sang, selon le journal The Cyprus Mail. Cinq personnes ont rapporté avoir été agressées physiquement.

Sur les réseaux sociaux, des commerces tenus par des étrangers apparaissent dépouillés et détruits. Une femme d'origine asiatique raconte en pleurs qu'on lui a volé sa caisse.

Si la police a annoncé ce samedi l'arrestation de treize personnes en lien avec les violences, elle est mise en cause pour n'avoir pas su protéger la population.

Le président de la République a convoqué une réunion d'urgence ce samedi. Après les violences qui ont déjà visé des étrangers demandeurs d'asile à Chloraka il y a quelques jours, il a tenu à clarifier les choses.

Ce qui s'est passé n'aurait rien à voir avec sa gestion de l'immigration. C'est un problème d'ordre public, a tranché Nikos Christodoulides.


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