Chute de Bachar al-Assad : la communauté internationale entre "espoir" et "prudence"
24 ans de répression et plus de 500 000 morts : Bachar al-Assad aura dirigé la Syrie d’une main de fer avant de fuir le pays avec sa famile alors que les groupes rebelles menés par les islamistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) étaient aux portes de la capitale Damas. Une nouvelle accueillie avec soulagement et prudence par les dirigeants mondiaux.
Allemagne
Dans un discours télévisé, le chancelier Olaf Scholz a déclaré que M. Assad avait "des dizaines de milliers de vies sur la conscience" et l'a rendu responsable de l'exode massif des réfugiés de Syrie.
"Nos pensées vont aujourd'hui à toutes les victimes du régime d'Assad, aux personnes brutalement assassinées, aux personnes torturées et aux réfugiés. Ces dernières années, le peuple syrien a connu de terribles souffrances sous Assad. C'est pourquoi la fin du régime d'Assad est une bonne nouvelle pour l'instant", a-t-il déclaré."Tous les Syriens doivent avoir la possibilité de vivre dans la dignité et l'autodétermination. C'est ainsi que nous évaluerons le prochain gouvernement syrien."
France
Dans un post sur X, le président Emmanuel Macron a qualifié le régime Assad d'"État barbare" et s'est dit soulagé qu'il soit tombé.
"Je rends hommage au peuple syrien, à son courage, à sa patience. Dans ce moment d'incertitude, je lui adresse mes vœux de paix, de liberté et d'unité. La France restera attachée à la sécurité de tous au Moyen-Orient", a-t-il écrit.
Pologne
Toujours sur X, le Premier ministre Donald Tusk a déclaré que la chute d'Assad était la preuve que la Russie et ses alliés pouvaient être vaincus.
"Les événements en Syrie ont permis au monde de réaliser une fois de plus, ou du moins ils devraient le faire, que même le régime le plus cruel peut tomber et que la Russie et ses alliés peuvent être vaincus", a-t-il déclaré.
Royaume-Uni
Le Premier ministre Keir Starmer a publié une déclaration écrite dans laquelle il a déclaré que les événements qui se sont déroulés en Syrie au cours des dernières heures sont "sans précédent".
"Le peuple syrien a souffert du régime barbare d'Assad pendant trop longtemps et nous nous réjouissons de son départ", a-t-il écrit. "Notre objectif est désormais de faire en sorte qu'une solution politique prévale et que la paix et la stabilité soient rétablies."
Pays-Bas
Dans un billet X, le Premier ministre Dick Schoof a qualifié la chute d'Assad de "soulagement pour tous ceux qui ont souffert sous sa dictature cruelle. (...) Maintenant, une transition pacifique et le rétablissement de la stabilité, tout en assurant le respect de toutes les minorités du pays, sont cruciaux pour la Syrie et la région. Nous suivons de près l'évolution de la situation."
Union européenne
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a publié un message sur X, déclarant que "ce changement historique dans la région offre des opportunités" mais qu'il n'est pas "sans risques". "L'Europe est prête à soutenir la sauvegarde de l'unité nationale et la reconstruction d'un État syrien qui protège toutes les minorités. Nous nous engageons auprès des dirigeants européens et régionaux et suivons l'évolution de la situation."
Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, a déclaré que la chute du régime d'Assad était un "développement positif et attendu depuis longtemps". "Elle montre également la faiblesse des soutiens d'Assad, la Russie et l'Iran. Notre priorité est d'assurer la sécurité dans la région. Je travaillerai avec tous les partenaires constructifs, en Syrie et dans la région", a-t-elle déclaré dans un communiqué publié sur X.
Turquie
Le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que le peuple syrien "a entamé une nouvelle journée au cours de laquelle il déterminera l'avenir de son pays. (...) La Turquie est prête à prendre toutes les responsabilités nécessaires pour panser les plaies de la Syrie et garantir son unité, son intégrité et sa sécurité. Nous allons intensifier notre travail sur cette question avec les pays de la région et les acteurs internationaux dans les jours à venir."
États-Unis
S'exprimant à la Maison Blanche, le président Joe Biden a déclaré : "le régime Assad est enfin tombé", qualifiant sa chute d'"acte fondamental de justice. C'est un moment d'opportunité historique pour le peuple syrien, qui souffre depuis longtemps, de construire un avenir meilleur pour son pays dont il est fier. C'est aussi un moment de risque et d'incertitude."
"Le résultat de tout cela est que, pour la première fois, ni la Russie, ni l'Iran, ni le Hezbollah ne peuvent défendre ce régime odieux en Syrie. C'est le résultat direct des coups portés par l'Ukraine et Israël pour se défendre, avec le soutien indéfectible des États-Unis", a-t-il ajouté.
Le président élu américain, Donald Trump, a affirmé dimanche que le président syrien avait "fui" après avoir perdu le soutien de Moscou, son principal allié. "La Russie, dirigée par Vladimir Poutine, n'avait plus envie de le protéger, a écrit le président élu américain sur son réseau Truth Social. La Russie et l'Iran sont affaiblis en ce moment, la première à cause de [la guerre] en Ukraine et une mauvaise économie, le deuxième à cause d'Israël et de ses succès militaires."
Nations unies
Dans une déclaration écrite, le secrétaire général António Guterres a salué la fin du "régime dictatorial" syrien et a exhorté le pays à se reconstruire.
"Après 14 ans de guerre brutale et la chute du régime dictatorial, le peuple syrien peut aujourd'hui saisir une occasion historique de construire un avenir stable et pacifique", a-t-il déclaré. "Je réitère mon appel au calme et à éviter la violence en cette période délicate, tout en protégeant les droits de tous les Syriens, sans distinction."
Israël
Dans une vidéo publiée sur X, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a parlé d'un "jour historique pour le Moyen-Orient."
"L'effondrement du régime Assad, la tyrannie de Damas, offre de grandes opportunités mais comporte aussi des dangers importants. Nous envoyons une main de paix à tous ceux qui se trouvent au-delà de notre frontière en Syrie, aux Druzes, aux Kurdes, aux Chrétiens et aux Musulmans qui veulent vivre en paix avec Israël."
Bachar al-Assad a "démissionné", selon le Kremlin
La Russie, principale alliée du régime de Bachar al-Assad, a affirmé dimanche que le président syrien avait "décidé de démissionner de son poste" à la suite de "négociations avec un certain nombre de participants au conflit armé". Il "a quitté le pays en donnant l'instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. "Les bases militaires russes sur le territoire syrien sont en état d'alerte. Aucune menace sérieuse ne pèse actuellement sur leur sécurité", a-t-elle ajouté.
L'Iran, autre soutien indéfectible de Bachar al-Assad, a déclaré souhaiter la poursuite de bonnes relations avec la Syrie. "Les relations entre l'Iran et la Syrie ont une longue histoire et ont toujours été amicales", a souligné le ministère iranien des Affaires étrangères, disant "s'attendre à la poursuite" de ce type de relations.