De Churchill à Liz Truss, la reine Elizabeth II a connu 15 Premiers ministres
Et de 15. La reine Elizabeth va nommer ce mardi, Liz Truss Première ministre. La cheffe du parti conservateur est le 15e Premier ministre que rencontre la souveraine en 70 ans de règne.
Le compte officiel de la famille royale a d'ailleurs tweeté" ce mardi:
Plus tard dans la journée, la reine va recevoir Liz Truss au château de Balmoral pour officialiser sa prise de fonction en tant que Premier ministre. Madame Truss est le 15e Premier ministre à servir sous le règne de sa Majesté. Le premier était Winston Churchill en 1952".
• La troisième femme
Liz Truss est la troisième femme seulement à occuper cette fonction, après Margaret Thatcher qui a dirigé le pays d'une main de fer de 1979 à 1990, et Theresa May, Première ministre de 2016 de 2019, qui a précédé Boris Johnson au 10 Downing Street. Liz Truss, ex-cheffe de la diplomatie du Royaume-Uni, se dit d'ailleurs inspirée par Margaret Thatcher.
Pas sûr que la reine et la nouvelle Première ministre évoquent cette vidéo dans laquelle Liz Truss appelait de ses vœux l'abolition de la monarchie. Il faut dire que ce discours date de 1994 et que Liz Truss n'était alors qu'une jeune étudiante à Oxford.
• Neutralité
Quoi qu'elle pense de sa nouvelle Première ministre et de sa politique, la reine n'en soufflera mot à personne. Elle est en effet tenue à la plus stricte neutralité. Une réserve que le prince Charles, future roi d'Angleterre, a parfois du mal à respecter.
"En tant que cheffe de l'Etat, la reine doit rester strictement neutre en matière de politique", rappelle le site officiel de la royauté.
"Par convention, la reine ne vote pas et ne se présente pas aux élections, mais Sa Majesté a des rôles cérémoniels et formels importants par rapport au gouvernement du Royaume-Uni."
Nommer le premier ministre est l'une des dernières prérogatives du souverain britannique, note la BBC, s'appyant sur la Royal Encyclopaedia. C'est cette mission que va remplir ce mardi la souveraine, recevant successivement Boris Johnson, le Premier ministre sortant, qui lui remet sa démission, et Liz Truss, désignée lundi par le parti conservateur, pour lui succéder.
• Première fois à Balmoral
Cette année, et pour la première fois de son règne, la reine ne nommera pas la nouvelle dirigeante du pays au palais de Buckingham à Londres, mais à Balmoral, en Ecosse, où elle passe ses vacances.
La tenue de l'événement à Buckingham a été envisagée, mais ce fatigant aller-retour risquait d'épuiser la souveraine âgée de 96 ans, qui limite désormais ses déplacements et ses apparitions en public. Par ailleurs, la reine connaît également des problèmes de mobilité. Si elle tient à assurer jusqu'au bout ses fonctions, elle a récemment été contrainte de renoncer à certains de ses engagements. Elle a ainsi cédé à Charles le discours du trône devant le parlement britannique en mai dernier.
• Audiences hebdomadaires
C'est donc avec Liz Truss que la reine tiendra ses audiences hebdomadaires, pour discuter des affaires du pays, comme elle le fait depuis le début de son règne. La reine n'a raté que peu de ces rendez-vous. Elle a récemment dû y renoncer en février dernier lorsqu'elle a eu le Covid.
Ces derniers temps, et depuis qu'elle s'est installée à Windsor, la reine tient ces audiences par téléphone. Aucune trace n'est conservée de ces conversations entre la reine et le Premier ministre.
• Churchill, le mentor
Churchill est le seul Premier ministre qui ait connu la reine Elizabeth avant son règne. Il a joué dans sa vie un rôle de mentor. "Churchill est devenu le plus proche conseiller de la reine durant les premières années de son règne", a ainsi déclaré un représentant de la National Trust à l'occasion d'une exposition de photos, début 2022, à Chartwell, où Churchill a vécu. "Cette relation avait beaucoup d'importance pour elle".
Pour la curatrice de la maison de Churchill, les photographies de la reine Elizabeth et du Premier ministre témoignent d'une "chaleur et une amitié authentiques qui dépassaient le cadre du monarque et du conseil".