CHRONIQUE. Entre confiance dans la recherche et déni

Les chercheurs ne sont exempts ni des pressions ni des biais du monde dans lequel ils vivent.

Les chercheurs peuvent faire face à deux attitudes : la confiance aveugle et le déni de la vérité scientifique rabaissée au rang de simple opinion.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°933, daté novembre 2024.

Entre ces deux attitudes, laquelle est adéquate ? La confiance aveugle : "Nous, on peut se tromper, mais vous les chercheurs, dans votre domaine, vous ne vous trompez pas." Le déni de la vérité scientifique rabaissée au rang de simple opinion : "Moi, le réchauffement climatique, je n'y crois pas."

Pour cela, deux préliminaires pour les journalistes scientifiques qui servent d'intermédiaires entre chercheurs et grand public : il faut essayer de comprendre au mieux les raisons scientifiques des affirmations du chercheur ; mais aussi vérifier qu'il peut être vu comme "porte-parole" de sa communauté, c'est-à-dire que ses affirmations reflètent un consensus.

En science, les connaissances sont toujours perfectibles

D'où l'importance du travail de formation - enseignement et vulgarisation - par les chercheurs d'une part, et de l'organisation des communautés scientifiques pour exprimer collectivement les conclusions qui, à un moment donné, font consensus dans le domaine, d'autre part.

Cela n'empêchera pas les erreurs puisqu'en science, les connaissances sont toujours perfectibles et que les chercheurs ne sont exempts ni des pressions ni des biais du monde dans lequel ils vivent ; mais c'est le mieux que l'on puisse faire. Quant aux personnes qui font la recherche elles-mêmes, il est de leur responsabilité de toujours revisiter ce qui dans leur domaine est considéré comme acquis, pour le remettre en question à la lumière des progrès scientifiques.

Par Claire Mathieu, directrice de recherche au CNRS, Institut de recherche en informatique fondamentale (CNRS/université Paris Cité)

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